Sur Mars d’Arnauld Pontier

Les éditions 1115 sont une agence de voyage littéraire. Des livres en petit format pour des nouvelles et novella qui vous promettent du dépaysement et de l’ailleurs en quelques pages. Pour me familiariser avec cette nouvelle façon de voyager, j’ai jeté mon dévolu sur Sur Mars et je suis partie avec Arnauld Pontier et les premiers astronautes pour la planète rouge.

 » Et soudain, c’est l’écrasement. Une pression quatre fois supérieure à
la gravité terrestre, qui nous plaque sur la couchette. Je crois mourir.
Que mes yeux sortent de mes orbites. Que mon cœur va exploser dans ma
poitrine. Et puis, au bout de deux minutes trente, un arrêt brutal, à
l’inverse, nous propulse en avant, fait décoller nos épaules, malgré les
sangles qui nous attachent. Avec l’arrachement de la coiffe de
protection, la lumière nous envahit alors dans un bruit sourd :
l’éjection de notre tour de sauvetage.

Tout va bien. Tout se déroule comme prévu. Nous avons survécu au
lancement. Le baril de poudre sur lequel nous étions assis n’a pas
explosé. Il a rempli sa mission : nous sommes libérés de l’attraction
terrestre. « 
J’ai pris mon billet pour Mars et j’ai embarqué en tant qu’observatrice avec le premier groupe d’astronautes en route pour apprivoiser cette planète qui fait marcher l’imagination de l’humanité depuis des siècles. On m’avait promis un voyage littéraire et je n’ai pas été déçue. Le voyage est bien là, embarqués que nous sommes avec ce groupe d’astronautes en route pour les plaines rouges et les plus grands volcans du système solaire.

Il ne se passera rien à bord, c’est certain. Independance day et Twin towers day – l’occasion d’un speech du chef de mission à terre – n’ont même pas perturbé ce parfait équilibre. Je l’ai dit : nous sommes entrainés. On a fait le ménage dans nos conscience, balayé nos interrogations et – presque – nos envies. La pilule bleue du soir y aide aussi. Mais nous n’avons pas cherché à connaitre sa composition : c’est, théoriquement, un probiotique. Sans pilule, pas de voyage. Un sésame. Comme dans Matrix…

Arnauld Pontier nous offre une immersion entre imaginaire et histoire de la conquête martienne. Ce petit récit est écrit comme un journal de bord, une fenêtre ouverte sur la première mission martienne. L’auteur nous fait vivre de l’intérieur aussi bien les moments forts comme le premier pas de l’homme sur Mars que le quotidien de ces six hommes et femmes. Sans être totalement un récit de SF, c’est surtout un récit d’anticipation, comme ci cette mission avait lieu demain.

Pourquoi, en effet, ne pas terraformer Mars ? En faire une terre d’accueil pour les futures générations ? L’Homme tue la Terre et la surpeuple, il faudra bien l’évacuer un jour. Nous y laisserons nos déchets et les plus pauvres d’entre nous. Ce n’est plus un rêve : c’est une anticipation. Une nécessité pour la survit de l’espèce. Nous sommes aussi ici pour envisager cette colonisation.

Sur Mars est en plus bourré de références allant de Jules Verne à Hergé en passant par Ray Bradbury et tous les films ayant parlé de Mars. Un court récit particulièrement réussi, chaque description est minutieuse et réaliste, les réflexions des astronautes sonnent particulièrement juste. A mille lieux de Seul sur Mars d’Andy Weir et de son coté très Hollywood, Arnauld Pontier nous propose de vivre l’épopée scientifique de demain en « presque » toute simplicité, en tout cas en toute intimité avec ce journal de bord aux accents de prescience.

Une novella très bien écrite et très juste dans son déroulé qui nous offre bien le voyage littéraire promis !

11 commentaires

    • Complètement !
      J'ai encore un livre des éditions 1115 dans ma PAL, j'espère que le voyage sera aussi bien !

    • Celle qui portait l'orylium de Paladine Saint-Hilaire

      Résumé
      a vérité n’est jamais facile à entendre. Surtout la première fois.
      Nous ne te jugeons pas, tu n’y es pour rien. Vingt cycles de conditionnement, ça ne s’efface pas d’un simple claquement de doigts !
      Depuis le temps que tu écoutes les mêmes mensonges, ta façon de penser est déformée. Ta vision des choses aussi.
      Peut-être qu’un jour tu finiras par nous croire, mais alors ce sera trop tard. C’est toujours comme ça.
      Si tu veux mon conseil, oublie ce que nous avons pu te dire, c’est plus sûr. Chercher à en savoir davantage, ça ne t’attirerait que des ennuis.
      Nous t’aurons prévenue.

      "Celle qui portait l'orylium" est un thriller extraterrestre à dévorer par les deux bouts. Deux parties, deux univers qui se télescopent littéralement au cœur du roman, nouant ainsi les fils d'une histoire d'amour secrète. La poésie abstraite et vénéneuse du monde d'Homégare rejoint l'aventure d'Ekkil, citoyenne de Mara qui devra déchiffrer les mystères de l'Institution depuis la capitale flottante du Grand Galactaire.
      Arriverez-vous à résoudre l'énigme que Paladine Saint-Hilaire a tissée pour vous, entre roman sociétal et hymne à la tolérance ?

  1. Cette novella a l'air top top top! J'adore le côté réaliste et immersif que tu soulèves, j'ai très envie de la lire!

  2. Merci de cet écho, qui me va droit au cœur… et me donne la pêche en plein bouclage de ma prochaine novella à paraître chez 1115 – un post-apo pas tout à fait ordinaire 😉

    • Très bien écris, j'ai très envie de découvrir d'autres textes de l'auteur !

  3. Ah bah si vous voulez en remettre une couche sur cette nouvelle » (?) qui semble bourrée de références utiles…
    Participez donc au Challenge de la planète Mars » que je lance sur le blog de dasola (mars 2021-mars 2022)!
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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