Une vision onirique : Un pont sur la brume de Kij Johnson

Je continue ma découverte des titres de la collection Une Heure Lumière de Le Belial. Après avoir découvert la collection avec Le Nexus du docteur Erdmann de Nancy Kress et avoir eu un coup de cœur pour L’homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu , j’ai poursuivi mon voyage initiatique avec Un pont sur la brume de Kij Johnson.
Un pont sur la brume de Kij Johnson dans la collection Une Heure Lumière de Le Belial 


Kit Meinem d’Atyar est peut-être le plus doué des architectes de
l’Empire. Peut-être… et tant mieux. Car il lui faudra convoquer toutes
ses compétences, l’ensemble de son savoir pour mener à bien la plus
fabuleuse qui soit, l’œuvre d’une vie: un pont sur le fleuve de brume
qui de tout temps a coupé l’Empire en deux. Un ouvrage d’art de quatre
cent mètres au-dessus de l’incommensurable, cette brume mortelle,
insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures
indicibles dont on ne sait qu’une chose : leur extrême dangerosité…
Par-delà le pont… l’abîme, et pour Kit une aventure humaine exceptionnelle. 

Le fleuve de brume est le personnage central de ce court roman qui encore une fois démontre la qualité des romans parus dans la Collection Une heure Lumière de Le Belial. En lisant un pont sur la brume, j’ai eu l’impression de traverser un rêve, la vision de ces personnages évoluant autour de la brume, des destins qui se créés, s’entremêlent et se défont sur les rives de ce fleuve mystérieux ne semble être qu’un songe.
« Venez jusqu’à la tour. Ce soir, dit-il. Bientôt tout va changer. Nous allons tendre les cordes, fabriquer les chaines, accrocher les suspentes, poser le tablier. Le pont cessera d’être un projet pour devenir… un pont, une route. Ce soir, il n’y a que deux tours et des plans. Rasali montez avec moi. Je ne peux décrire ce que cela fait de se trouver la-haut : le vent, le ciel autour de soi, fleuve en bas. » L’intensité de sa propre voix le fit rougie.. Puis, face au silence de la jeune femme, il ajouta : « on change, qu’on attende ou non le changement. »
Kij Johnson nous décrit la vie sur les rivages de ce fleuve de brume qui coupe l’Empire en deux et que seuls quelques bateliers aussi courageux que voués à une courte vie, bravent afin de faire traverser touristes, marchands et autres représentants de l’Empire. Car le fleuve de brume est navigable… enfin… du moins, pour ceux qui en connaissent une partie des secrets et savent sentir les moments propices. Lorsqu’un architecte à la carrière montante arrive au village pour débuter les travaux du pont qui enjambera le fleuve, le changement touche la vie des gens vivant à Procheville et Loinville. C’est l’histoire de la construction de ce pont et des changements qui vont en découler.
Au-delà de la description de la construction du pont, c’est l’impact sur la vie des gens que l’auteur nous décrit de manière vivante et humaine. Entre cette brume mystérieuse, pleine de dangers mais impalpable et ce pont, synonyme de sécurité, solide mais inconnu, les gens évoluent, se transforment, partent ou restent mais le pont et le fleuve eux demeurent.
Une très belle fresque onirique qui ne nous livre pas tous ces secrets mais qui nous fait vivre entre Procheville et Loinville au rythme de la construction de pont. Une histoire entre la sensibilité d’un architecte et la vitalité d’une batelière. Poétique et dépaysant pour rêver d’architecture et de destins humains.
 
 

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