A présent, vous pouvez enterrer la mariée d’Oren Miller : tout un programme !

Pour une fois sur le blog, ce ne sera pas une chronique d’un livre de style SFFF… aujourd’hui je vous parle Polar avec une auteur que j’apprécie particulièrement et dont je vous ai déjà parlé à de nombreuses reprises sur le blog. C’est donc avec le dernier né d’Oren Miller A présent, vous pouvez enterrer la mariée que j’ai passé un super week-end !
A présent, vous pouvez enterrer la mariée d’Oren Miller paru aux éditions HSN

Monsieur et Madame Bartoli,
Monsieur et Madame Bélanger,
Ont la joie de vous faire part du mariage de leurs enfants
Apolline & Adam
Qui sera célébré le 19 juin 1952 à 14 heures,
En la cathédrale de Monaco.
La cérémonie sera suivie de la combustion spontanée de la mariée.
Hyppolite Bartoli est fou de douleur. Le jour du mariage de sa fille,
celle-ci est retrouvée brûlée vive alors que la robe qu’elle porte est
restée intacte. N’ayant aucune confiance en la police, il fait appel à
deux enquêteurs dont la spécialité est de résoudre les énigmes les plus
étranges.
Et très vite, le mystère et les morts s’empilent en
variant les modalités : fusillade, cannibalisme, crise de folie
inexpliquée et empoisonnement. De quoi alimenter les théories les plus
folles et multiplier les suspects les plus intouchables de la bonne
société.
La solution de l’énigme se trouve-t-elle dans les hautes sphères du pouvoir… ou tout simplement sous le voile de la mariée ?

Oren Miller est définitivement pour moi une auteur à suivre ! Après avoir lu 4 de ses livres, dans des styles assez différents, je suis fan de cette auteur, de son univers et surtout de sa plume qui rend chaque joute verbale délectable.

Depuis 1947, les maisons closes avaient été interdites en France. Cela n’avait pourtant pas fait disparaitre la prostitution, qui s’était retrouvée jetée a la rue ou entassée clandestinement dans des hotels. Au final, la guerre des gangs corses, parisien et antillais qui avait essentiellement sévi dans les années 20 continuait à battre son plein, en débordant sur le trottoir. Les souteneurs faisaient couler le sang autant que le champagne dans les bars comme le Rat mort et redéfinissaient leurs empires à coups de fusillades et d’assassinats ciblés.
Le quartien de Pigalle concentrait à lui seul l’appétit démesuré du monstre qu’était le coeur humain. A priori, ce n’était pas un quartier si différent des autres, à quelques façades de bars prèsL’architecture n(avait pas de quoi renseigner sur la vir criminelle grouillante qui s’emparait des noctambules. Cependant, Pigalle était en fait bien plus qu’un quartier, il était une bete avec une âme, une créature sombre à l’odeur de vices et de parfums capiteux qui se dressait dès que les rayons du soleil faiblissaient.

Avec ce nouvel opus, Oren Miller reprend les personnages d’Evariste et Isabeau qu’elle nous avait fait découvrir dans J’agonise fort bien, merci. Outre le plaisir de retrouver ces personnages truculents, j’ai beaucoup aimé le cadre de cette nouvelle enquête. Nous voici transporté sur le côte d’Azur, à Monaco, où nous côtoyons les fortunes du Rocher. Evariste, toujours aussi chic et proche des puissants, nage comme un poisson dans l’eau au sein de ces fortunes récentes : notaire silencieux et efficace, c’est naturellement lui qui est appelé dès qu’un problème semble se dessiner avec la mariée lors du mariage de deux grandes fortunes, auquel il participe. L’enquête commence alors, qui amènera nos deux protagoniste de Monaco à Paris puis de Paris à la Martinique. 

Evariste et Isabeau dessinés par Oren Miller
Je me suis retrouvée happée par ce Polar que j’ai dévoré en un week-end. Non seulement je trouve que nos deux héros non pas grand chose à envier à Sherlock Holmes et Watson (franchement je trouve même Isabeau plus intéressant que Watson) mais en plus j’apprécie beaucoup l’époque choisie par l’auteur pour le cadre de son roman : le début des années 50. Un Polar avec un cadre très chic, j’aime beaucoup l’univers qu’Oren Miller recrée dans A présent, vous pouvez enterrer la mariée, finalement on s’y sent bien. Là où l’ambiance de huis-clos de J’agonise fort bien, merci était parfois oppressant, le soleil de la coté d’Azur et de la Martinique nous change complètement d’ambiance et j’avoue que c’est encore plus attirant de lire des livres dont l’atmosphère n’est pas toujours la même.

Quelques images d’inspiration pour Oren Miller pour A présent, vous pouvez enterrer la marie.

– N’y aurait-il pas eu un moyen plus simple et moins risqué de le faire ?
– On a déjà du mal à trouver qui a commis les meurtres, si en plus il faut jouer les auditeurs d’entreprises criminelles, on n’est pas sortis.
– Moi, j’aurais fait plus simple.
– Oui, mais nous sommes du coté des gentils, pas des sociopathes et des sadiques, on en a déjà discuté? Si cela peut vous contenter, quand nous découvrirons qui se cache derrière tout ça, vous pourrez leur expliquer qu’il y avait plus simple.
– Ce serait surement un peu déplacé, non?
– Vous êtes constamment déplacé, croyez-moi. Un peu plus ou un peu moins, personne ne le remarquera.

Encore une fois (vous allez finir par vous lasser) je vais vous dire à quel point j’adore les dialogues et notamment ceux entre Evariste et Isabeau. Ces joutes verbales sont pour moi les points culminants de beaucoup de scènes de ce récit et quand on ajoute Georges et son flegme tout « majordormesque » le tableau est vraiment excellent. Je trouve d’ailleurs qu’il a une petite touche du Alfred de Batman.

Bref, on passe vraiment un excellent moment en compagnie d’Evariste et Isabeau avec même une petite nouvelle qui se mêle à notre duo. Ce livre a une ambiance riche et dépaysante qui nous donne envie de nous y plonger. L’enquête m’a tenu en haleine tout le long du roman et j’ai beaucoup aimé l’originalité de l’enquête, enfin des enquêtes 🙂 Un excellent moment de lecture avec une plume qui me fascine à chaque lecture et qui tricote des dialogues toujours aussi incisifs. Je n’hésiterai pas à acheter les prochains romans de l’auteur les yeux fermés, c’est sûr !

5 commentaires

  1. J'ai adoré ce livre! 🙂 Le duo d'enquêteur n'a en effet rien à envier à Sherlock et Watson! Tu disais que tu as lu 4 romans de l'auteure. Je n'en connais que trois (publiés chez l'homme sans nom), c'est lequel le quatrième? 🙂

    • Elle a publié un autre roman mais aux éditions EDB : Le tyran des songes où elle revisite la mythologie grecque ! Ce livre a été un de mes coups de coeur de l'année dernière j'ai adoré, je te le recommande !

    • C'est du bon polar. Après il vaut mieux commencer avec J'agonise fort bien, merci pour suivre les héros depuis leur rencontre 😉

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