Journal d’un AssaSynth tome 3 : Cheval de Troie de Martha Wells ✨

Après des tomes 1 et 2 qui m’ont complètement accroché, voici la chronique du tome 3 de Journal d’un AssaSynth de Martha Wells : Cheval de Troie. Cette série de quatre novellas publiée chez l’Atalante est une de mes découvertes de l’année. Prix Hugo 2018 et 2019 de la meilleure novella pour les deux premiers tomes de Journal d’un AssaSynth, le troisième tome de la série est tout aussi réussi.

« Je n’ai vraiment pas de bol avec les transports autopilotés. Le premier à me prendre en stop n’avait eu d’autre motivation que celle de profiter de ma collection de fichiers multimédias. L’emmerdeur de vaisseau expéditionnaire, EVE, le temps de notre collaboration, avait menacé de me tuer, regardé mes émissions préférées, altéré ma configuration structurelle, fourni un excellent soutien tactique, argumenté jusqu’à me convaincre de jouer les consultants en sécurité, sauvé la vie de mes clients et nettoyé derrière moi quand j’avais dû assassiner des humains. (C’étaient des méchants.) EVE me manquait beaucoup. Et il y avait ce transport-ci. Qui s’était mis en tête de me confier le maintien de l’ordre à bord et de m’envoyer des notifications à chaque querelle entre passagers. Imbécile que je suis, j’y avais répondu. Pourquoi ? Je ne le sais pas moi-même. »
Enfin parvenu sur la planète Milu, AssaSynth est contraint d’endosser de nouveau son rôle de SecUnit afin de protéger son identité et, au passage, des clients officieux, accompagnés d’un bot de compagnie, Miki. Confronté à plus puissants que lui, mais aussi à l’innocence déstabilisante de Miki, notre androïde devra allier les deux parts de son être pour survivre : la puissance de feu du robot et le libre arbitre de l’humain.

Après avoir rempli un contrat en tant qu’humain augmenté et (re)découvert les évènements qui l’ont conduit à pirater son logiciel de supervision, AssaSynth a trouvé un nouveau vaisseau de transport… mais bien moins sympathique qu’EVE. Ce transport s’est en effet mis en tête de lui confier la sécurité à bord… autant dire que côtoyer les humains au plus près et même devoir interagir avec eux, n’est pas du tout à son goût ! Bref pas le meilleur moyen de voyager… mais c’est pour la bonne cause : AssaSynth s’est trouvé lui-même une nouvelle mission : découvrir ce que cache GrayCris qui n’en était clairement pas à son coup d’essai lorsqu’ils ont tenté de tuer l’équipe du Dr Mensah et apporter des preuves pour aider ces humains que quelque part il ne peut s’empêcher de considérer comme « ses » humains.

Qui aurait cru qu’être une impitoyable machine à tuer présenterait autant de dilemmes moraux ?
(Oui, c’est bien du sarcasme.)

Troisième épisode de Journal d’un AssaSynth, Cheval de Troie n’a rien à envier aux tomes précédents. Toujours en quête de lui-même et d’une liberté encore à définir, AssaSynth se retrouve embarqué avec de nouveaux humains à protéger et, comme d’habitude, surtout d’eux-même. Après une rencontre marquante pour lui avec EVE l’énorme vaisseau expéditionnaire, c’est une seconde rencontre avec une IA, un robot « de compagnie », qui va être le fil conducteur de ce récit et qui va de nouveau modifier les perspectives de notre SecUnit renégate.

Sur une installation comme celle-ci, construite par GrayCris, je m’attendais à trouver les habituels HubSystem et SecSystem, ou à défaut un système compatible. Si l’endroit grouillait de caméras de sécurité, elles étaient toutes inactives. Miki avait raison. Il n’y avait rien, silence radio : le réseau local de l’usine était complètement mort, malgré l’éclairage et les systèmes environnementaux en état de marche.
Rin, tu crois qu’ils ont pensé que les systèmes se sentiraient trop seuls ? Qu’il valait mieux les débrancher ? a suggéré Miki.
Avais-je vraiment eu l’air aussi stupide quand je baladais EVE sous mon crane ? 

Dans Cheval de Troie, on part sur une intrigue qui dans un premier temps
m’a fait pensé à Alien, le 8e passager mais qui ensuite dévie de cette idée (et c’est tant mieux) pour nous offrir un vrai bon moment de suspense et d’action dans une station spatiale laissée à l’abandon. Entre sarcasmes et humour, AssaSynth et Miki, le robot de compagnie, forment un duo improbable mais qui sert très bien le récit avec leurs points de vue radicalement différents. D’un coté un androïde de sécurité rodé à répondre aux coups fourrés des humains et de l’autre un robot de compagnie d’une fidélité et d’une confiance à toute épreuve pour ses propriétaires qu’il considère comme des amis.

J’apprécie énormément les différents épisodes de cette série pour plusieurs raisons : le personnage et le ton du récit, mais aussi parce que Martha Wells arrive en quelques pages à développer thèmes et personnages de manière percutante. Les différents tomes de Journal d’un AssaSynth sont des novellas, on ne peut donc pas s’attendre à un univers très développé mais je trouve que l’autrice arrive à un bel équilibre entre informations données au lecteur et espace pour l’imagination. Et puis dans ce tome comme dans les autres, ce sont surtout les personnages IA comme humains qui sont au centre du récit et encore une fois, ce tome est très addictif dans sa lecture… quel va être la prochaine étape pour AssaSynth ?

Au final, une nouvelle fois, une novella réussie, un cran au-dessus du tome 2 avec beaucoup d’action et une SecUnit toujours plus intéressante. J’adore l’humour omniprésent avec une pointe de sarcasme tout comme l’action et le suspense de ce troisième tome qui en font une lecture très addictive. Je ne peux que vous conseiller de vous lancer dans cette série surtout que le tome 4 arrive bientôt 😉

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