La fleur de Dieu tome 2 : Les portes célestes de Jean-Michel Ré

Avec un peu de retard, je vous parle de Les portes célestes de Jean-Michel Ré paru en fin d’année dernière chez Albin Michel Imaginaire. Deuxième tome de la trilogie La fleur de dieu, l’action de ce tome se situe à la suite directe de la Fleur de dieu dont vous pouvez retrouver ma chronique ici.
 
 

Attaqué par des clones de combat non identifiés, l’Empire s’enfonce
lentement dans le chaos. Des mégapoles entières ont été dévastées par
des explosions nucléaires et les troupes impériales échouent à rétablir
l’ordre. Tandis que l’Empereur convoque la noblesse pour confondre
l’instigateur de ces attaques concertées, maître Kobayashi se réveille
sur une planète paisible où l’a emmené l’Enfant, cet énigmatique messie
qui n’a encore livré aucun de ses secrets. Dans ce havre de paix,
Kobayashi va devoir poursuivre sa formation spirituelle et guerrière,
non pas pour mettre un terme au chaos qui embrase l’Empire, mais pour
mener l’Humanité sur la Voie.Car l’Empire est perdu, il l’a toujours
été.
 
 
Alors que l’Empire vacille sous les attaques des clones de combats du seigneur de guerre de Latroce et que de nombreuses métropoles ont été rasées par des bombes nucléaires, l’Empereur essaye tant bien que mal de reprendre l’initiative en invitant toute la noblesse de l’Empire à se réunir dans son palais afin de piégé l’initiateur de ces troubles. Dans un même temps, maître Kobayashi se réveille sur une planète inconnue où l’Enfant, cet étrange messie aux pouvoirs surhumains, lui propose un apprentissage visant à l’éclairer sur ses desseins.
 
La chaos se répand, l’Ordo et l’Empire rassemblent leurs forces pour le contenir et sortent leur ultime atout : Les portes célestes.
 
 
La fleur de dieu était un premier tome très dense qui introduisait un univers riche. Avec une très belle réussite dans la narration, entre descriptions de l’état actuel de
l’Empire et description de l’évolution des sociétés humaines sur les
siècles précédents entre chaque chapitre, l’auteur montrait de grandes
qualités de worldbuiling. On y découvrait un Empire sclérosé basé sur la religion et un système monarchique peu enclin aux changements. Dans ce deuxième tome, ce sont maintenant les ambitions de chacun qui se développent pour nous présenter un triptique de forces en présence : l’anarchisme, le militarisme et l’autodétermination. Quel est le meilleur chemin ? Chacun a-t-il encore le choix ?
 
 

Je ne souhaite pas le pouvoir. Je l’abhorre plutôt. Je hais ces positions supérieures acquises par bassesse et complaisance et je réprouve l’immonde servilité de ceux qui se préfèrent gérés, gouvernés, contraints et soumis. Si vous croyez encore être le détenteur d’un quelconque pouvoir, c’est que vous êtes bien stupide, Majesté.

 
 
Le glossaire est, cette fois-ci, beaucoup moins présent ce qui d’une certaine manière rend le récit plus fluide. Jean-Michel Ré reprend son système de narration du premier tome et développe son intrigue à travers les points de vue de plusieurs protagonistes. Les personnages, parfois peu développés, semblent se confondre avec l’une ou l’autre des forces en présence sans vraiment ressortir par eux-même. Ils représentent plutôt l’essence de chaque camp et n’existent que par leur actions dans la trame du récit proposé par l’auteur. C’est assez destabilisant par moment mais la montée en tension du récit au fur et à mesure des pages contrebalance ce sentiment car alors que le premier tome était peu rythmé, celui-ci prend un rythme bien plus soutenu dès le début et les personnages servent très bien la montée en tension.
 
 
J’ai trouvé les passages mettant en scène l’Enfant et/ou maitre Kobayashi aussi étranges que plaisant. Changer l’ordre des choses avec un disciple âgé formé par un enfant met à mal un concept bien ancré chez beaucoup de lecteurs (les exemples sont nombreux mais on peut citer : Sangoku et tortue géniale, Naruto et l’ermite pas net ou encore Obiwan et Luke) et surprennent le lecteur : comme pour dire que l’apprentissage à n’importe quel moment de la vie est possible, l’important étant d’avoir envie de comprendre et d’apprendre.
 
 

Il n’y a qu’atomes et vide. Tout le reste n’est que commentaire.

 
 
Les portes célestes est un très bon tome 2, ce qui n’est pas si fréquent. Un space opera qui m’a fait penser aussi bien à Dune de Franck Herbert qu’à Endymion de Dan Simmons. Jean-Michel Ré continue à développer son récit en y insufflant cette fois-ci les ambitions et les valeurs de chacun. Les portes célestes se finissant dans un beau feu d’artifice après une montée en tension continue, ce roman est le parfait appât pour que le lecteur ne puisse résister à la lecture du tome 3.
 
 

9 commentaires

  1. La citation dunienne est aussi évidente qu'assumée par l'auteur, qui réinterprète à sa façon les idées de Frank Herbert. Je ne sais pas si tu as lu la BD "L'Incal" de Jodorowsky et Moebius, mais "La Fleur de Dieu" est la plus belle réinterprétation mystique de "Dune" depuis ce jalon-là… et depuis "Les Guerriers du Silence" de Bordage aussi, reconnaissons-le !

    Je te rejoins en tout cas tout à fait, ce deuxième tome est très plaisant et réussi.

    • Non je n'ai jamais lu l'Incal même si j'en ai beaucoup entendu parler ! Il faudra que je le prenne à la médiathèque.
      Oui un très bon 2e tome, l'histoire prend toute son ampleur.

    • Ah, Jean-Michel Ré a lu "L'Incal" et a été frappé par certaines scènes de cette BD. Je pense qu'après avoir lu le troisième tome de sa série, un emprunt en médiathèque se justifierait en effet 😉

    • Je sais mais ce serait tricher un peu beaucoup. Je l'ai lu en fin d'année dernière et je n'avais jamais finalisé la chronique (honte sur moi…)

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