La ligue des écrivaines extraordinaires : Anne, Emily & Charlotte Brontë contre la momie de Nelly Chadour

A H-10, je termine avec mon dernier article sur la Ligue des écrivaines extraordinaires. Le projet Ulule est toujours en route vers les prochains paliers pour ajouter
plein de livres à cette collection pulp 100% féminine. Je vous propose
avec cette article de découvrir un peu plus
les écrivaines qui composent cette ligue extraordinaire. Dans cette
article, nous allons parler de Anne, Emily & Charlotte Brontë et de Nelly Chadour.

La renommée enfin à portée de main, les trois sœurs se réjouissent de la
publication de leurs romans. À Londres, les éditeurs leur font la cour
et les invitent à rencontrer la société littéraire en s’imprégnant de
culture — n’est-ce pas dans la capitale qu’elle domine et rayonne, grâce
aux découvertes dans tout l’Empire colonial britannique de la reine
Victoria ? Au muséum, le public se passionne pour les mystères de
l’égyptologie, la nouvelle science antique dont la momie est sans
conteste le phénomène le plus fascinant. On chuchote sous le manteau que
les savants dissimulent de sombres histoires à son propos, aux détails
macabres…
 
Nelly Chadour a côtoyé les sœurs Brontë dans leur affrontement avec la momie. Je lui ai posé quelques questions auxquelles elle a bien voulu répondre (encore merci 😉 ).
Chut Maman Lit : Tout d’abord, une question un peu bateau : pourrais-tu te présenter pour les lecteurs qui ne te connaissent pas ? 
Nelly Chadour : Comme ils doivent être encore légion à ne me point connaître (et ça voudrait donc dire qu’ils ne lisent pas ton blog, fi!), oui, je peux. Je suis une quadra et ado attardée qui se rêvait écrivaine depuis l’âge de 8 ans et qui reprend contact avec la dure réalité maintenant qu’elle est publiée, car elle sait désormais qu’elle peut s’asseoir sur la gloire, la richesse, un appart’ dans le XVIème et des hordes chimpanzés ailés à ses ordres. J’ai publié trois romans, autant de novellas et une vingtaine de nouvelles chez des éditeurs de l’imaginaire comme les Moutons Electriques, Rivière Blanche, Trash éditions (RIP), le Carnoplaste et les Artistes Fous. 
CML : Tu as déjà participé cette année à la deuxième saison des Saisons de l’étrange, est-ce que pour toi faire partie de cette collection 100% féminine toujours dans un style pulp était une évidence ou du moins une envie ? 
NC : C’était surtout une évidence pour Christine Luce et l’infâme Demona puisque j’arrive à me couler dans le moule pulp à la demande et que j’ai dû sembler à leurs yeux la candidate parfaite. J’ai l’air de me la péter dit comme ça, mais j’ai fait partie des premières appelées. Et le «  Oh yes  ! J’ai envie  !  » a supplanté le «  pourquoi pas  » quand on m’a suggéré de prendre les sœurs Brontë pour héroïnes. Leur histoire me fascine. 
CML : Tu passes d’un récit post 2nde GM avec Espérer le soleil à Hante Voltige qui se déroule dans les années 80 puis à un roman qui se déroule au XIXe siècle : est ce que c’est facile pour toi de naviguer entre ces différentes périodes historiques ? 
NC : Dans la mesure où les engeances sont les mêmes, à savoir adapter mon style à l’époque et trouver la documentation adéquate pour rendre le récit réaliste, je n’ai pas trouvé une époque plus facile que les autres. Même si grandir dans les années 80 m’a un peu aidée pour la culture de l’époque, j’avais quand même 10 ans et vivait dans un petit bled de province et n’avais qu’une vague idée du Paris de cette période, donc c’était aussi compliqué de faire revivre la contre culture gothique que d’imaginer comment la vie pouvait continuer dans un Londres privé de soleil. Mais ma propension à lire tout ce qui me passe sous la main m’ a bien aidée aussi et je tiens ça de mes études littéraires où j’ai aussi bien bossé sur le Frankenstein de Mary Shelley que sur la Recherche du Temps Perdu ou les romans médiévaux. Je me suis imprégnée d’un éclectisme culturel que j’essaie de recracher à travers mes propres récits. 
CML : Comment s’est passé la rencontre puis la cohabitation avec ces écrivaines extraordinaires ? 
NC : Je connaissais déjà Emily et Charlotte au détour de magazines jeunesse comme Je Bouquine et Vocable qui ont présenté respectivement une version BD du début des Hauts de Hurlevent et un extrait en anglais de Jane Eyre. J’ai fini par lire les deux livres quelques années après et je me suis replongée récemment dans les Hauts avec autant plus de plaisir que j’ai cherché et trouvé quelques éléments pour nourrir mon récit. Lentement, mais sûrement, les sœurs Brontë se sont frayé un chemin dans mon imaginaire et sont devenu le symbole du romantisme à l’anglaise. Je me suis même davantage attaché à leur personne qu’à leur œuvre, au bout du compte, car leur vie marquée par la tragédie, le fait qu’elles aient créé des mondes imaginaires, leur disparition précoce en font des héroïnes romanesques par excellence.
Pour les écrivaines encore de ce monde, Démona se l’est jouée Charlie dans Charlie’s Angel et nous a recrutées une par une pour nos divers talents (Bénédicte arrive à hypnotiser les gens rien qu’en souriant, Marianne possède un manteau en fausse fourrure vivante, Elizabeth voit à travers les vêtements avec ses lunettes, et moi, je parle couramment le chat). Bon, après, concernant la cohabitation, nous n’avions pas le temps de causer des masses, les coups de règles sur le cul sifflait dès que l’une de nous était surprise à lever les yeux de son ouvrage ou à causer à sa voisine. A ce titre, Bénédicte et moi-même avons conservé une couleur cramoisie fort seyante sur l’arrière-train. 
CML : As-tu envie de continuer l’aventure avec peut-être d’autres récits de la ligue des écrivaines extraordinaires ? 
NC : Oui, si Demona arrête de s’amuser à foutre le feu à mes godasses quand j’ai encore les pieds dedans et si on me laisse continuer l’histoire des Sœurs Brontë. J’ai déjà plein d’idées.




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