La ligue des écrivaines extraordinaires : Mary Shelley contre Frankenstein de Cat Merry Lishi

Je continue à vous parler de la Ligue des écrivaines extraordinaires. Vous avez jusqu’à la fin de la semaine (jusqu’à 23h59 le 11 Octobre très exactement) pour atteindre les deux derniers paliers et ajouter plein de livres à cette collection pulp 100% féminine. Je vous propose avec cette article de découvrir un peu plus
les écrivaines qui composent cette ligue extraordinaire. Dans cette
article, nous allons parler de Mary Shelley et de Cat Merry Lishi.

Lorsqu’elle entama la rédaction de Frankenstein, le Prométhée délivré,
Mary Shelley n’imaginait pas que, parmi les contes d’horreur racontés
par Shelley, Byron, Polidori et elle au bord du lac Léman, celui qui
l’inspirait était véridique. Quand elle l’apprend, sans pouvoir révéler
au monde la réalité de la menace, Mary se résout à lutter seule pour
préserver les siens des perversités du scientifique et de sa créature.
Sa détermination de femme libre et ses connaissances lui donneront
toutes les audaces face aux cruautés du monstre.
Cat Merry Lishi a côtoyé une écrivaine qui est à l’origine d’un des « monstres » les plus connu : Mary Shelley et son Frakenstein ou le Prométhée moderne. Je lui ai posé quelques questions auxquelles elle a bien voulu répondre (encore merci 😉 ).
Chut Maman Lit : tout d’abord, une question un peu bateau : pourrais-tu te présenter pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas ? 
Cat Merry Lishi : Bonjour Anne-Laure et avant tout, merci pour ton invitation à parler de mes romans.
Comme toi et tes abonnés, je crois, je suis une lectrice depuis toujours… j’écris depuis moins longtemps. Les Saisons de l’étrange m’ont accordé leur confiance et leur enthousiasme pour une aventure fantastique qui n’est peut-être pas si aisée à ranger dans les cases de l’imaginaire : « Imago ». Magie, mythologie, fantasy ou thriller horrifique, La Conjuration des fous leur emprunte à tous pour écrire son histoire, mais c’est justement déjà un pulp, ce type de récit, depuis les penny dreadful ou les feuilletons dans les journaux, dont la fiction extraordinaire distrait après une sale journée dans la réalité. 
Chut Maman Lit : tu as déjà participé cette année à la deuxième saison des Saisons de l’étrange, est-ce que pour toi faire partie de cette collection 100 % féminine toujours dans un style pulp était une évidence ou du moins une envie ? 
Cat Merry Lishi : En tout cas, une évidence pour mes éditeurs, et j’en suis ravie ! Une envie enthousiaste, bien sûr, dès que le projet et son univers m’ont été proposés. Échapper au cadre essentiellement masculin — souvent 100 % masculin sans que personne, ou presque, n’y ait jamais trouvé rien à redire depuis des siècles —, pour écrire du pulp dans une collection féminine, juste histoire de bousculer tranquillement les conventions éculées, cela ne pouvait que me plaire. 
Chut Maman Lit : Mary Shelley est-elle une écrivaine dont tu connaissais la bibliographie ? 
Cat Merry Lishi : Oui, je connais sa biographie, c’était une femme réellement extraordinaire, et sa bibliographie : j’avais lu plusieurs de ses textes et nouvelles ainsi que Frankenstein ou le Prométhée moderne, que j’ai relu avec délice cette année. En me penchant de nouveau sur cette formidable écrivaine, j’ai découvert cette année un conte inédit caché depuis deux siècles en Italie, dans les archives de la descendante de sa protectrice, Lady Mountcashel. Mentionné dans son journal intime, Mary Shelley l’avait écrit pour le onzième anniversaire de sa fillette, le double du manuscrit ne fut jamais publié pour différentes raisons puis perdu. Les circonstances de cette (re)trouvaille récente de l’original et la lecture du conte ont enflammé mon imagination. 
Chut Maman Lit : Comment s’est passé la rencontre puis la cohabitation avec cette écrivaine de la ligue ? 
Cat Merry Lishi : De mon point de vue, une rencontre des plus excitantes et des plus agréables. Mary Shelley n’a pas eu l’air de s’en offusquer… hum… (elle est plus commode que Démona, entre nous).
Quoi qu’il en soit, je l’embarque dans un épisode secret de sa vie, alors qu’elle est enceinte et sous le coup de deux deuils tragiques, ses deux aînés ont succombé aux maladies affreuses de l’époque. Le passé ne se montrait pas tendre pour les mères ni pour les pères comme Percy Shelley, son poète de mari. Bien qu’elle ne le sache pas encore, son quatrième enfant… non, je ne calcule pas mal, la première n’avait vécu que dix jours, prématurée. Son quatrième enfant, donc, Percy Florence Shelley, lui survivra, mais elle perdra bientôt Percy dans un triste naufrage. Son Frankenstein entame une longue carrière, comme tout le monde le sait encore aujourd’hui, et elle a vingt-quatre ans.
Et une âme en acier trempé !
Il la fallait ainsi pour que cette enfant de la génération post Révolution française affronte la société georgienne puis victorienne sans jamais sacrifier son indépendance ou faiblir dans les principes féministes inculqués par la philosophe Mary Wollstonecraft et le progressiste William Godwin, ses parents. Alors, quand elle apprit que Victor Frankenstein et sa créature ne vivaient pas seulement dans sa magnifique extrapolation intellectuelle à partir d’un fait divers, mais qu’ils existaient vraiment, bien moins glorieux, mais tout aussi dangereux pour l’humanité, elle n’hésita pas à la défendre contre le monstre surhumain et le pitoyable scientifique.
Mary Shelley est fantastique ! 
Chut Maman Lit : As-tu envie de continuer l’aventure avec peut-être d’autres récits de la ligue des écrivaines extraordinaires ? 
Cat Merry Lishi : L’avenir de la collection en décidera. Pour l’instant, je cède volontiers la place à mes camarades, lesquelles ont aussi envie d’écrire les épisodes secrets de nos aïeules, les écrivaines extraordinaires. Et pour être honnête, j’ai délaissé Ophidia en faveur de la bonne cause de la Ligue, mais j’ai très envie de continuer ses aventures à l’Institut d’Imago, me frotter avec elle à l’exaspérant Gérant et découvrir qui est cette petite fille modèle apparue soudainement.


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