Magie d’encre d’Emma Törzs

Magie d’encre est un roman paru en Mai 2024 aux éditions Denoël dans la collection Lunes d’encre (ils étaient faits pour aller ensemble). Curieuse de découvrir ce roman après les avis de Josépha Juillet et de Steph du blog De l’autre coté des livres, je me suis lancée dans une lecture sur la magie des livres 🫶

Depuis des générations, la famille Kalotay garde une collection de livres anciens et rares. Des livres qui permettent de traverser les murs ou de manipuler les éléments. Des livres de magie que les demi-sœurs Joanna et Esther ont été élevées à vénérer et à protéger.
Mais toute magie a un prix et, depuis des années, les deux sœurs sont séparées. Esther s’est réfugiée dans une base isolée en Antarctique pour échapper au destin qui a tué sa propre mère, et Joanna s’est isolée dans la maison familiale du Vermont, consacrant sa vie à l’étude de ces précieux volumes. Mais après la mort soudaine de leur père alors qu’il lisait un livre que Joanna n’avait jamais vu auparavant, les deux sœurs doivent se réunir pour préserver leur héritage familial. Ce faisant, elles découvriront un monde de magie bien plus grand et dangereux qu’elles ne l’ont jamais imaginé, ainsi que tous les secrets que leurs parents ont gardés cachés ; des secrets qui s’étendent sur des siècles, des continents, et même d’autres bibliothèques….

Des livres, de l’encre, des scribes, des bibliothèques et de la magie… un thème accrocheur quand on aime les livres et la Fantasy ! Magie d’encre est un roman sur l’émancipation et les histoires familiales. Au début nous suivons l’histoire parallèle de trois personnages chacun vivant une vie dès plus isolée :
– Nicolas dans son manoir anglais, entouré de ses serviteurs et de son garde du corps. Il y vit avec son oncle et Maram depuis la mort de ses parents,
– Joanna dans sa maison familiale où elle vit seule depuis la mort de son père derrière une barrière qui rend la maison introuvable pour tout le monde même sa mère,
– Esther dans une base en Antarctique, dernier refuge alors que la jeune femme déménage chaque année pour le 2 Novembre comme son père le lui avait enjoint lorsqu’à 18 ans elle n’a eu d’autre choix que de quitter son foyer familial.

Joanna aimait épousseter les livres. Il était si satisfaisant de passer le pinceau, somptueux et doux, sur leurs couvertures, le long de leurs dos. Cela lui rappelait l’époque où elle brossait les cheveux de sa sœur, ce qu’Esther, qui raffolait du contact physique, lui avait toujours demandé à grands cris quand elles étaient petites. Les volumes de la collection étaient comme de vieux amis dont elle connaissait et avait pardonné la moindre fissure et la moindre tache; et, à l’exception du livre avec lequel Abe était mort, elle savait l’histoire de chacun d’entre eux.

Trois destins qui, aussi éloignés géographiquement qu’ils puissent l’être au départ, vont ensuite converger les uns vers les autres à grands coups de révélations fracassantes et de livres magiques. Emma Törzs nous propose un livre sur les livres : le pouvoir qu’ils confèrent et les sacrifices qu’il demandent pour exister. Un système de magie contraignant mais qui permet de faire à peu près n’importe quoi à partir du moment où un scribe donne suffisamment de son sang pour l’écrire. Le récit est un peu lent a démarré, le temps pour l’autrice de présenter ses personnages et la magie de son monde. Une fois les questions posées et les histoires familiales entraperçues, Magie d’encre se lit tout seul… on a envie de savoir comment cela se finit.

Les livres sont magiques. Ce n’est pas vous qui direz le contraire. Quand on s’y intéresse de près, on ne peut qu’en être convaincu. Cependant, ceux que possède la famille de Joanna n’ont pas les pouvoirs de ceux qui trônent sur mes rayonnages. Les siens sont plus anciens et surtout, avides de sang. Car certains ouvrages nécessitent une encre bien spéciale, dont l’ingrédient principal est ce liquide sombre qui coule dans nos veines. Et pour obtenir le pouvoir qu’ils contiennent, nombreux sont ceux prêts à en faire couler des litres. Une magie tout sauf anodine, donc.

Pas un récit révolutionnaire mais un roman plaisant à lire, qui bien que noir par pas mal d’aspects, reste très positif dans son déroulé. On sent le tout est bien qui finit bien dès le début. J’ai passé un bon moment de lecture, l’autrice n’invente rien mais elle le fait bien. Un roman idéal pour ceux qui aime l’urban fantasy, les livres et les énigmes.

Magie d’encre d’Emma Törzs

paru aux éditions Denoël dans la collection Lunes d’encre
traduction de Mathieu Prioux
Illustration de Pascal Guédin

Un commentaire

  1. Ah tiens, j’avais oublié ce roman dont j’ai pourtant lu une chronique il y a quelques mois. En mode lecture divertissante ça a l’air franchement chouette.

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