Les sœurs Carmines tome 1 : le complot des corbeaux d’Ariel Holzl paru aux éditions Mnémos dans la collection Naos |
Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court
les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs,
Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille,
une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y
trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles
d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces
complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler
d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres
assassins qui hantent les rues…
Ce début de récit place l’ambiance de manière efficace ! Et même si ce premier tome a été édité dans la collection YA des Indés de l’Imaginaire, âmes sensibles s’abstenir car la vie à Grisaille n’est pas pour les personnes délicates, surtout si elles ont une conscience et Merry va s’en rendre compte à ses dépends. Les sœurs Carmines sont trois : Tristabelle, Merryvère et Dolorine. Depuis que leur mère, courtisane de son état, c’est fait la malle… les filles Carmines ont dû s’adapter. Merry a alors commencé une carrière de monte-en-l’air pour subvenir à leur besoins. Carrière qui pour le moment leur rapporte peu d’argent et pas mal d’ennuis. C’est d’ailleurs suite à son dernier « coup », que Merry et Tristabelle se retrouve à jouer les pilleurs de tombe en ce début de tome !
Ariel Holzl nous propose un univers qui me rappelle par beaucoup d’aspects celui de Tim Burton avec l’étrange Noël de Mr Jack. Sombre, assez cynique et quelque peu sans pitié… mais aussi avec un humour mordant et des répliques hilarantes, l’auteur nous propose un livre YA qui sort des sentiers battus. J’aime la touche d’Urban Fantasy donnée dès le début avec des zombies, des familles aux pouvoirs étranges, des vampires et fantômes. Ce premier tome est entrainant, les personnages sont piquants et intriguants, ce qui nous donne très envie d’en savoir plus à leurs sujets. L’intrigue se développe efficacement et sans temps mort ! Bref, j’ai pris beaucoup de plaisir dans ma lecture.
– Avec le temps que tu passes à la maison, ne pourrais-tu pas t’occuper du jardin? demanda Merry.
– Et puis quoi, encore? protesta Tristabelle. Ai-je l’air d’une Du Lys? J’ai appris à cuisiner, je te le rappelle!
La cuisine de Tristabelle constituait un crime contre toutes les lois alimentaires. Elle ne s’embarrassait jamais à lire les recettes jusqu’au bout, avait une interprétation très personnelle des proportions, établissait tous les temps de cuisson au jugé. Pire encore, « saveurs » et « bon gout » semblaient pour elle des concepts totalement abscons. Si elle était aussi douée avec une paire de cisailles qu’avec une poêle à frire…
Rien qu’en pensant à ce qu’elle aurait pu faire du jardin familial, Merry réprima un frisson.
La mise en page du livre est également très bien travaillée, aussi bien les dessins présents sur les changements de chapitre que les différents styles de narration notamment avec le journal de Dolorine. Des petits « intermèdes » dans l’histoire pour nous donner des sueurs froides… Dolorine et Monsieur Nyx, c’est un duo détonnant. La poupée démoniaque de Dolorine est toujours de bons conseils 😉 J’aime également le coté sport national à Grisaille pour les assassinats, chacun ayant sa méthode pour venir à bout d’un rival, d’un gêneur ou simplement d’un mari infidèle 😉 C’est caustique à souhait et on se régale de situations pas du tout éthiques (bain de sang de jeunes vierges, zombies corvéable à merci, nettoyage de rue radical de l’ordre de l’extermination, etc…). C’est franchement très bien vue et le lecteur se retrouve dépaysé mais accroché par la morale élastique des personnages !
Extraits du journal de Dolorine
[…] L’après-midi, Monsieur Nyx m’a demandé de mettre le feu à toutes les robes de Tristabelle. D’après lui, ce sont des tenues de pécheresse. Moi, je pense qu’il se trompe, car je ne l’ai jamais vue aller à la pêche. J’ai refusé.
[…] Monsieur Nyx m’a demandé d’empoisonner Merryvère au prochain repas, parce qu’elle s’est assisse sur lui ce matin. Mais moi, je sais que Merry n’a pas fait exprès ! J’ai refusé.
Au final, un très bon livre YA avec une touche d’acidité et d’immoralité qui sont assez jubilatoires. Ariel Holzl nous présente une histoire pleine d’actions avec, en personnage principale, la cadette des sœurs Carmines. La poisse de Merryvère est au centre de ce tome car plus elle cherchera à arranger les choses plus la situation empirera… jusqu’au dénouement final. Je vous préviens l’auteur étant légèrement sadique, lorsque vous aurez lu les dernières pages de ce tome 1, vous serez o-bli-gé d’acheter le tome suivant 😀
J'ai adoré les 2 premiers tomes 🙂
Bonjour ! je viens de le terminer et me suis régalée ! 🙂
Tu verras que le tome 2 est encore mieux : Tristabelle c'est totalement la fille que l'on adore détester 😉