L’homme superflu de Mary Robinette Kowal

Si vous suivez le blog depuis un petit moment, vous savez combien j’ai apprécié les romans de la série Lady Astronaute de Mary Robinette Kowal. Quand j’ai appris sur le blog De l’autre coté des livres, que l’autrice sortait un nouveau roman, j’ai tout de suite décidé de le lire (même si ce que j’attends surtout avec impatience c’est la suite de sa série phare). Le livre vient de paraitre aux éditions Denoël dans la collection Lunes d’encre : L’homme superflu.

Lorsque Tesla Crane, richissime et très célèbre inventrice, embarque sous un faux nom à bord d’un vaisseau de croisière entre la Lune et Mars pour célébrer sa lune de miel, elle est loin de se douter qu’un meurtre va être commis pendant le voyage. Et encore moins que c’est Shal, son tout aussi fortuné et illustre époux, qui va en être accusé par le service de sécurité. Armée d’un verre de martini et de son humour caustique, aidée de son adorable chien, Gimlet, et de Fantine, son intraitable avocate restée sur Terre, Tesla va tout faire pour innocenter Shal, mettre hors d’état de nuire le criminel et, enfin, reprendre le cours plus ou moins tranquille de son voyage de noces…

Une lune de miel à bord d’un vaisseau de croisière de grand luxe en toute intimité, c’est ce que Tesla Crane et son mari Shal Steward avait prévu. Malheureusement, l’apparition d’un puis de deux cadavres dans le vaisseau sèment le trouble surtout que c’est Shal que le service de sécurité tient pour responsable. Leur couverture grillée et leurs identités connues de tous, Tesla décide de prendre les choses en main : un cocktail dans une main et un ordinateur connecté à son avocate dans l’autre !

L’homme superflu est un one-shot de science-fiction se déroulant sur un vaisseau spatial de croisière en route vers Mars. Mary Robinette Kowal nous propose un roman de cosy mystery dont l’atmosphère confortable et les dialogues savoureux en font une lecture très agréable. Tesla Crane accompagnée de sa chienne d’assistance Gimlet et soutenue par son avocate au langage fleuri Fantine, va parcourir le vaisseau à la recherche du véritable coupable.

Sur l’ordinateur emprunté, Fantine hoqueta.
« Oh, pour l’amour de saint Yves. J,ai deux bonnes minutes de retard, mais je devine à ce stade, sur la base de la bouillie que vous avez à la place du cerveau, que vous avez tenté de passer les menottes à ma cliente sans raison valable. Sans parler du fait que vous avez arbitrairement arrêté mon autre client sans prendre le temps – environ le temps qu’il faudrait à un chien pour lâcher un pet – de visionner les vidéos de surveillance ni d’interroger les témoins. Si vous croyez une seule seconde que je compte laisser passer cette incompétence crasse, illégale et négligente, il va falloir installer une caméra dans vos parties intimes pour mieux voir où je vais caler votre tête. »

Tout comme dans sa série Lady Astonaute, Mary Robinette Kowal nous propose des personnages remarquables : Tesla Crane est une richissime et très célèbre inventrice, suite à un accident, elle est fortement handicapée même si les avancées scientifiques en matière d’implants cérébrales lui permette de vivre presque normalement. Elle est accompagnée d’une chienne d’assistance et vient de se marier avec un célèbre détective fraichement à la retraite. L’autrice sait rendre ses personnages attachants mais surtout leur donner de l’épaisseur. Sans parler de l’humour pince sans rire de Tesla qui donne beaucoup de saveur aux dialogues.

L’ambiance de luxe et de mystère criminel m’a fait pensé aux aventures d’un célèbre détective belge dans un bateau de croisière sur le Nil. Mais au-delà de ce qui est un clin d’œil, j’aime que l’autrice se joue des clichés : Shal a pour hobby la broderie, Tesla reluque les formes de son mari à plusieurs reprises, les personnes se présentent en mentionnant le pronom qui leur correspond, Fantine l’avocate jure aussi bien que le capitaine Haddock… Bref, c’est rafraichissant et divertissant. Tout ce dont on peut attendre d’un roman cosy.

Le récit a cependant une faiblesse, c’est le côté enquête criminelle. Parfois un peu confus, on a très peu d’indices pour deviner qui pourrait être le coupable. Le dénouement tombe donc plutôt à plat. Et pourtant j’ai passé un très bon moment car L’homme superflu est un roman divertissant et très agréable à lire. Les recettes de cocktails à chaque début de chapitre donne envie de se lancer dans l’art de la mixologie et les tirades de Fantine, de noter certaines expressions dans un coin pour les ressortir plus tard.

Martini
75ml de gin
20ml de vermouth
1 trait d’amer à l’orange
1 zeste de citron ou 1 olive
Remuez à la cuillère avec des glaçons pendant quarante seconde. Versez. Décorez d’un zeste de citron en torsade ou d’une olive.

L’homme superflu est un roman divertissant, à l’atmosphère confortable et aux dialogues à savourer. Dans la lignée de romans cosy comme Légendes & Lattes de Travis Baldree ou divertissant comme la société protectrice des Kaijus de John Scalzi, le dernier roman de Mary Robinette Kowal offre un moment de lecture plaisir qui fait de bien au moral !

L’homme superflu de Mary Robinette Kowal

aux éditions Denoël dans la collection Lunes d’encre
traduit par Patrick Imbert
llustration de Jaime Jones

6 commentaires

  1. Je compte le lire prochainement et je vais essayer de bien me mettre en tête de ne pas en attendre plus qu’un bon petit divertissement, pas un vrai polar, ça se passera certainement mieux. ^^

  2. Ça a l’air aussi superflu que son titre mais en même temps je sens que je vais adorer cette plume si amusante et légère, ainsi que ce côté cosy que je n’ai pas encore eu la joie de découvrir dans les romans que tu cites (oui, oui, ils sont sur ma wishlist ><).

Laisser un commentaire