La société protectrice des Kaijus de John Scalzi

Une nouveau Scalzi ? Un roman avec des Kaijus ? Sérieusement, comment résister à un tel mélange ! De plus, je dois avouer que quand un nouveau roman de John Scalzi sort, je ne me pose pas trop de questions et je l’achète, mais en plus un récit avec des Kaijus, je n’ai eu aucune hésitation.

Ils sont GROS
Ils sont MÉCHANTS
Ils sont MENACÉS D’EXTINCTION
Jamie accepte immédiatement le job que Tom, une ancienne connaissance, lui offre. Travailler pour une société protectrice d’animaux plutôt que livrer des repas est une veine.
Seul problème, les animaux concernés sont des kaijus.
Or, si ces monstres sont les êtres les plus gros et les plus dangereux de cet univers, ils ont besoin d’aide pour survivre, car des entreprises peu scrupuleuses voudraient les exploiter.
Tous ceux qui ont vu Jurassic Park savent que c’est une mauvaise idée…

Pour Jamie, tout tourne mal quand à la veille du confinement il se retrouve licencié par la start-up qui l’employait et obligé de jouer les livreurs de repas à New York. C’est lors d’une de ses livraisons qu’il va tomber sur une connaissance de la fac qui lui proposera un poste dans la société qui l’emploie : la SPK. Le début pour Jamie d’un nouveau boulot hors norme et exigeant où l’Homme est à la fois le prédateur et le gibier.

Nos deliverators.
J’ai changé de position sur le pouf.
 » Nos quoi ?
– Deliverators. C’est ainsi que nous les appelons désormais. Branché non ? L’idée vient de moi.
– Je pensais qu’elle venait de Neal Stephenson.
– Qui ça ?
– Un auteur de Science-Fiction. Snow crash.
– Qu’est-ce que c’est ? La suite de La reine des neiges ?
– Le Samouraï virtuel. Un bouquin de Cyberpunk.
Rob a balayé l’information d’un revers de main.
« Si ce n’est pas une production Disney, on ne nous fera pas un procès. Tu disais ?

Je trouve difficile de vous parler de ce roman. Quand j’y repense, j’ai passé un très bon moment de lecture parce que je connais déjà l’auteur, que j’apprécie son écriture et ces nombreuses références aux cultures de l’Imaginaire, mais je ne pense pas que ce roman s’adresse à tout le monde. Clairement un roman marqué par son époque : celle du COVID et du confinement, des repas commandés en ligne, des masques et de la distanciation sociale mais aussi un roman qui ne se prend pas (trop) au sérieux et invite à l’évasion (façon Scalzi avec des Kaijus). Ma lecture m’a rappelé celle de Redshirt du même auteur, un one-shot qui rend hommage avec beaucoup d’humour à Star Trek, on est loin du Vieil homme et la guerre ou même de sa précédente trilogie : l’Interdépendance.

Avec La société protectrice des Kaijus, l’auteur nous propose un roman distrayant. Je dirais que, sans casser trois pattes à un canard, j’ai personnellement passé un très bon moment en compagnie de Jamie et de la SPK… L’intrigue est somme toute simple : les hommes sont à la fois les gentils et les méchants. Les Kaijus sont gros et pas très fute-fute. Ils pourraient être le rêve de tout chasseur de gros gibiers s’il n’était pas aussi des réacteurs nucléaires sur pattes. Les méchants humains sont vraiment très méchants et les gentils sont courageux et intelligents… Bref vous voyez le truc ?

« Je sais que j’aurais dû poser la question avant de monter à bord, ai-je lancé dans le micro du casque que l’avait remis Satie, mais… pourquoi on fait tout ça ?
– Pourquoi on parcourt cent bornes en hélico pour aller stimuler la libido d’un monstre, tu veux dire ?
-Oui. Précisément.
– Eh bien, tu te souviens qu’il existe, de l’autre côté, une bestiole appelée panda ?
– J’en ai entendu parlé, oui. »
[…]
 » Ils sont mignons les pandas, mais ce ne sont pas les couteaux les plus affutés du tiroir, et il leur arrive d’oublier de se reproduire, tu vois ? Ainsi, l’homme est obligé de jouer les entremetteurs. Eh bien, les kaijus sont les plus gros et stupides pandas que tu verras jamais.

Si vous souhaitez une lecture sans prise de tête, que vous aimez le film Pacific Rim et que vous accrochez particulièrement à l’humour SF et les bonnes répliques, foncez ! Une suspension incrédulité sera également nécessaire mais au moins, vous profiterez d’un page turner efficace qui vous changera les idées d’un quotidien qui vous semblerait trop banal.

La société protectrice des Kaijus de John Scalzi

Traducteur : Mikaël Cabon
Illustrateur : Victorien Aubineau

8 commentaires

  1. « Ma lecture m’a rappelé celle de Redshirts » : ça c’est vraiment un bon indicatif, j’avais bien compris que ce n’est pas un grand roman mais si c’est aussi fun que « Redshirts » c’est déjà ça et lu au bon moment ça peut certainement me suffire.

  2. Je le garde en cas de besoin de lecture distrayante mais je crois que j’ai pas mal de Scalzi plus marquants que celui-là à découvrir avant ^^

    • Je ne sais pas lesquels tu as lu mais surement XD
      Après c’est un roman qui se lit comme on regarde un blockbuster américain : c’est efficace pour se changer les idées et plein d’humour et de ref de SF.

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