Six ans plus tard, lorsque l’ancien conducteur du car est retrouvé assassiné chez lui, les souvenirs se réveillent. Marquée par la disparition de son fils, Estelle Baupin est aspirée dans le tourbillon de l’enquête. Elle comprend rapidement que des forces mystérieuses œuvrent dans l’ombre, bien décidées à faire payer les responsables du drame.
La nuit est tombée.
Désormais, elle semble paralyser les villages. Cette chose qui murmure de na pas partir… elle conseille aussi de se barricader chez soi quand le jour s’en va.
Ils viendront. Parce que tu es aussi coupable que les autres. Mais peut-être que cette nuit, ils ne viendront pas pour toi.
Un fait divers comme on en voit de temps en temps aux actualités comme point de départ à un roman qui de contemporain va petit à petit tendre vers le huis-clos fantastique. Clément Bouhélier a une plume immersive, tout comme pour Ceux qui n’oublient pas, il part d’une situation très réelle pour nous plonger ensuite vers le fantastique en créant une ambiance de plus en plus sombre et une atmosphère tendue et quelque peu opressante. J’avoue avoir frissonner à l’idée de commencer ce livre. Le sujet de la
mort d’enfants revenant d’une sortie scolaire ça donnerait des frissons à
n’importe quel parent. Et c’est justement là où la plume de Clément
Bouhélier est extrêmement fine : pas de patos inutile, de détails trop
gores ou dérangeants, le fait divers est traité avec tact. Pour moi c’est la marque d’un très bon auteur, pas besoin d’en faire trop pour que l’histoire porte.
Dans Passé déterré, en plus de nous faire suivre plusieurs personnages et autant de points de vue différents, Clément Bouhélier nous transporte également à Vernay à la fin de la 2nde Guerre Mondiale. J’avoue, j’adore ces jeux d’écriture qui, s’en être très novateurs, font toujours leur petit effet… surtout que l’auteur rajoute en plus quelques immersion dans les pensées des personnages ce qui étoffe encore plus l’aspect secret qui transpire dans l’histoire de Vernay. Les petites natures comme moi, préfèreront lire ce livre en pleine lumière, ceux qui aiment bien se faire peur, le soir sous la couette avec une lumière tamisée. Passé Déterré n’est pas à proprement parlé un livre d’horreur, mais quel ambiance !
Deux yeux rouges…
Deux yeux rouges qui éclairent la nuit…
Mais ce n’est pas seulement ça. C’est aussi…
… ce visage que Timothée a déjà vu. […]
Brusquement le corps de Timothée se raidit. Il y a eu un bruit. Un son tout proche, discret mais audible. Timothée voudrait se boucher les oreilles. Il voudrait s’enfermer dans son armoire et se barricader. Mais il ne bouge pas et le bruit retentit de nouveau.
C’est un grattement.
Celui que feraient des ongles contre le volet d’une fenêtre.
Il y a beaucoup de ressemblance entre Ceux qui n’oublient pas et Passé Déterré et la première c’est qu’on ne s’est pas vraiment à quoi s’attendre en commençant chacun des livres : on a des idées (souvent fausses) et Clément Bouhélier prend un malin plaisir, il me semble, à brouiller les pistes… SF, Fantastique, Urban Fantasy, zombies, vampires, fantômes… un peu de tout ça et pas tout à fait en même temps 😉 La seconde c’est cet attachement à l’actualité comme une marque de fabrique qui nous immerge encore plus facilement dans le récit.
Ce qui fait, au final, de Passé déterré une très bonne lecture, immersive, attachante et ce huis-clos villageois, j’adore ! Je regrette finalement de ne pas l’avoir lu plus tôt. Après trois livres lus et très appréciés, Clément Bouhélier est pour moi un auteur à suivre et je lirais à coup sur son nouveau diptyque de Fantasy : Olangar.
Je ne connais pas du tout cet auteur mais ça a l'air plutôt sympa!
Oui clairement même si j'avais des appréhension au départ ce fut une très bonne lecture et j'aime beaucoup le style de Clément Bouhélier 😉