Les éditions ActuSF ont commencé l’année 2019 avec la réédition d’une novella de Lionel Davoust auparavant paru dans l’anthologie De Capes et d’esprit vol. 2 publiée chez Rivière Blanche en 2011. Pour cette nouvelle édition, les éditions ActuSF agrémente la novella d’une assez longue interview de l’auteur mené par Nicolas Barret. N’ayant jamais lu de livre de Lionel Davoust, Les questions dangereuses me semblait un bon moyen de découvrir la plume de cet auteur et l’auteur lui même via l’interview 😉
1637 : Qui a assassiné le docteur Lacanne, en plein château de
Déversailles ? Pour connaître la réponse à cette question, le
mancequetaire Thésard de la Meulière, son libram à la main, est prêt à
résoudre les énigmes les plus perfides… jusqu’aux confins de
l’indicible.
« Messieurs, si c’est un mancequetaire que vous cherchez, vous l’avez
trouvé ! Allez-vous maintenant sortir de l’ombre ou faut-il que j’y
aille vous quérir ? »
Les questions dangereuses est une novella qui vous transporte dans un XVIIe siècle alternatif. Dans cette France, le roi vit au Château de Déversailles et les mancequetaires au service de la reine se battent à coup d’énigmes grâce à leur libram. Point de rapière, de blessure mortelle ou de même de sang versé… savoir se battre, c’est savoir répondre à des énigmes et des jeux de logique, les mancequetaires sont donc d’habiles brhéteurs. Les duels n’en sont pas pour autant exempts de violences puisque les Questions, lorsque l’on ne peut y répondre, peuvent tuer. Ainsi les grandes Questions sur l’Amour, la Vie et le Monde sont particulièrement dangereuses pour la santé et les maladies comme la neurasthénie peuvent être une vraie menace pour le royaume !
Quel jour était-on hier si mercredi était quatre jours avant après-demain ? coupa encore La Meulière.
Celle-là était fort simple, mais la migraine provoquée par le déficit de Réponse empêchait les Anglais de réfléchir correctement. L’un d’eux tomba à genoux dans un râle d’agonie, imité par son camarade, vaincu.
Une novella qui parle du poids des mots et de leur pouvoir sur nos vies. Une belle manière de démontrer la puissance de l’éloquence. L’auteur utilise un vocabulaire d’époque avec les tournures de phrase parfois alambiquées qui nous ne dépareilleraient pas dans un roman de cape et d’épées. L’intrigue est un peu barrée mais menée avec un sérieux plein d’humour qui m’a beaucoup plus et puis le final est aussi inattendu qu’excellent.
Eh ! Qu’on ose me soupçonner alors, mais qu’on soit bien avisé de ne point me le dire en face, ou bien, sur mon honneur de mancequetaire, l’on tâtera de ma vivacité d’esprit.
Ce court texte s’inspire aussi bien des trois mousquetaires d’Alexandre Dumas que du Bilbo de Tolkien ou des récits de Lovecraft… un mélange improbable qui marche et porte le lecteur dans cette univers de mots de pouvoir où la réflexion est une arme et où les Grandes Questions sur la Vie, l’Univers et tout le reste sont des plus dangereuses !
Une novella très réussie, on comprend que les éditions ActuSF aient choisi de l’éditer de manière indépendante, suivie d’une interview de l’auteur très intéressante et qui complète bien le texte. Clairement Lionel Davoust maitrise le format court et sait surprendre son lecteur. L’histoire est originale, un peu barrée mais pleine d’humour et de références, aussi bien aux littératures de l’Imaginaire qu’à la littérature de cape et d’épées. Les mots plus forts que les armes, quel bel hommage aux auteurs !
J’aime ça :
J’aime chargement…
Il me tente bien celui ci 🙂
Une belle petite friandise 😀
L'idée de découvrir Davoust ailleurs qu'en Rhovelle me tente beaucoup … surtout après lecture des extraits que tu as si bien choisis ! Et hop, un petit nouveau dans la wish-list 😉
Merci ^^
C'est vraiment une très bonne novella ! Je trouve que le format court va bien à Lionel Davoust 😉