Confessions d’une séancière de Ketty Steward

île. Tu devras emprunter une langue de sable interminable à travers
l’océan et braver bien des dangers.
de sa canne la crique où tu trouveras tout ce que tu cherches et,
peut-être aussi, ce que tu fuis.
La première nouvelle du roman, la remplaçante, est un peu à part. Un petit coté facile au niveau de l’intrigue et simple au niveau de l’écriture en font une nouvelle agréable à lire mais qui laisse plus ou moins insensible. Surtout lorsque l’on aborde la deuxième nouvelle : Pié pou tet, dont l’intrigue fantastique sur les croyances du métier de croc-mort est particulièrement bien rythmée et mélange habilement vie contemporaine et croyance populaire. Dans un style comparable on retrouve La maison d’occasion et Mardi Gras, sujets d’actualité ou vie quotidienne se confrontent à un fantastique qui nous fait frissonner. Les nouvelles Pessyette et L’homme bâton tout comme Paninom tiennent plus du conte et de la mise en garde : « surtout ne faite pas comme eux où vous subirez le même sort ». Les dieux et divinités sont également présents : créatures cruelles ou malicieuses qui se jouent des humains (Le Peigne, Sainte-Marie de la Mer, Ti Sapoti). On sent que la plume de Ketty Steward trouve son envol au fur et à mesure des pages où défilent esprits malins, divinité et êtres fantastiques.
Des nouvelles qui nous présentent la culture antillaise, abordent des points de vues variés (hommes, femmes, jeune, vieux, marié ou célibataire, proprietaires terriens ou ouvriers) et nous montrent aussi bien le coté social que traditionnelle de la vie créole : les réactions face aux migrants avec La po zombi, les traditions familiales avec Le mari de Jeanne et le mariage d’Anicet. Des tableaux travaillés, toujours très parlants et un vrai talent de conteuse, Ketty Steward ensorcèle son lecteur. Ce fix-up fait également une belle place aux femmes, elles sont combattives : L’homme bâton, déterminées : Sainte-Marie de la mer, la maison d’occasion mais aussi dangereuses : Le déparlage de Man Polmi. Des femmes qui tiennent une place centrale et apporte leur vision, tout en marquant chaque fois le lecteur par leur présence.
Avec Confessions d’une Séancière, Ketty Steward nous propose un recueil de nouvelles toutes sur le même format : courtes, bien menées, avec des ambiances prenantes et des sujets entre le conte, la croyance et l’actualité. Un mélange de prose et de poésie réussi qui en fait une lecture dès plus accaparante. Ce fut pour moi la découverte d’une plume poétique et féministe que j’aurais plaisir à lire à nouveau et encore une fois une très belle publication venant de chez Mü éditions 😉







À "fix-up" j'étais accroché, à "créole" j'étais convaincu. C'est toujours tentant de découvrir des "univers" différents. ^^
Même réaction pour moi et je n'ai pas été déçue. Ketty Steward a une très belle plume et le travail sur ce livre (poèmes + nouvelles) est très bon !
Alors là, j'étais sûre et certaine que ça parle de justice et d'avocats, le terme "séancière" m'y faisait penser ! Pas trop fan de nouvelles, donc, je pense passer mon tour sur ce coup-là.
L’univers et l aplume de Ketty Steward sont tres beaux a decouvrir… tu auras peut etre l’occasion sur un autre livre 😉