rues enfumées de la Capitale. Que peuvent faire Leïla et Fusain pour
arrêter cette menace sans visage, caché derrière un casque noir comme
l’éternité ? Le Motard fait rugir son moteur, et sa soif de vengeance ne
connaît pas de frein.
Jacques Chirac vient d’arriver au gouvernement et veut faire passer une loi (la loi Devaquet) pour imposer une sélection à l’entrée de l’université. Le texte, plutôt mal accueilli, entraine d’importantes manifestations étudiantes que le ministre de l’intérieur, Charles Pasqua, ordonne de traiter avec fermeté. Malik Oussekine et Abdel Benyahia resteront sur le carreau et la loi sera retirée. Une victoire amère pour la jeunesse. Cette époque est aussi une époque de vie en meute : skinhead, punks, gothiques… les mouvements alternatifs sont multiples et d’une certaine manière façonnent la jeunesse qui se redécouvre une voix après les manif de mai 68.
Dans Hante voltige, nous nous retrouvons dans un Paris en proie à cet atmosphère entre malaise et effervescence. Nous y rencontrons une bande d’amis étudiants parisiens en pleine manifestation contre les violences policières. Sur fond de racismes et d’intolérance, de rivalité entre punk et skinhead, nous suivons ces trois compères dans le Paris underground… dans tous les sens du terme.
« Jean-Philiiiiiiippe ! »
Jean-Philippe c’est moi. C’est l’horreur de ce prénom composé que j’essaie d’enterrer sous mon look de corbeau et mon pseudo idoine hérité d’une de mes armes de création préférée : Fusain. Et voilà que la peste bubonique qui me sert de frangine claironne mon patronyme en me collant sa pancarte dans la tronche.
Nelly Chadour place son récit dans une époque peu abordée en SFFF ce qui m’a dérouté dans un premier temps puis m’a complètement conquise ensuite. Les années 80, les punks, les voltigeurs, l’autrice nous fait parcourir le bitume sur et sous la capitale dans un tempo d’enfer et avec un brin de fantastique parfaitement dosé. J’ai adoré l’ambiance qui ce dégage de ce court récit qui mêle habilement histoire parisienne et légendes urbaines. Dans ce capharnaüm à l’atmosphère un peu poisseuse, nous suivons trois étudiants qui jouent aux apprentis Indiana Jones dans les catacombes de Paris. Affublés de pseudos (Jean-Philippe ça fait pas très punk c’est vrai 😉 ), notre trio d’anti-héros paradent dans ce Paris souterrain où le présent et le passé se mêlent. Et où ils vont se retrouver poursuivis par deux voltigeurs qui ne demandent qu’à casser du jeune… arabe de préférence.
Car son surnom ne vient pas seulement de son pas trainant : le vieux excelle dans l’art de la mandale pantoufflée. Un mot de travers , une insolence, et vlan ! Avant que l’œil n’ait saisi le geste, la joue enregistre la douleur cuisante.
Comprendre la situation, y remédier de préférence sans trop se faire remarquer, tout en traversant Paris accompagné d’un papi pantoufle qui a plus d’une charentaise dans sa poche… euh à ses pieds, et bien c’est tout un feuilleton qui fleure bon les années 80 : l’agence tout risques version Punk !
Quand à la Santeria il avance avec une dignité royale malgré ses bottes en caoutchouc montant jusqu’à mi-cuisse. Même si mon ami exerce souvent sur ma personne des envies de meurtre, je lui suis reconnaissant d’être aussi organisé dans ses lubies et je bénis son sens de l’orientation et l’équipement qu’il garde en dépôt dans son deux pièces de la rue Vavin ( nom qui nous a toujours fait marrer Sam et moi, pour des raisons particulièrement débiles que vous n’aurez qu’à deviner) : en plus des bottes, des vareuses imperméables et des casques, des cartes, des boussoles, sacs à dos avec gourdes et rations de survie, lampes, piles… et que c’est tes rats, comme dirait ma sœur.
J’étais déjà très fan de la plume de Nelly Chadour depuis Espérer le soleil et avec Hante Voltige, c’est définitif : la style et le ton de l’autrice, j’adore. Avoir choisi un contexte original et peu abordé pour ensuite proposé un récit sombre teinté d’humour noir est vraiment excellent. Arriver en plus à un faire un texte d’actualité qui dénonce aussi bien les violences policières que le racisme et la haine de l’autre, et bien pour moi, c’est juste parfait. Hante Voltige est complètement dans le style des Saisons de l’étrange, proche d’un style série B, on pourrait parlait de : Magnum chez les punks (sans la ferrari mais avec autant de classe 😉 ).
Enquête et fantastique, histoire et culture underground, thème d’actualité et originalité, cette première lecture des la saison 2 des Saisons de l’étrange m’a complètement conquise. Hante voltige est un court roman fantastique prenant, dont les personnages haut en couleur porte un récit riche en références et dont le style grinçant est franchement jubilatoire. Bref, vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé <3
Tu m'as l'eau à la bouche avec ton avis, je me suis empressé de regarder le prix de la version numérique. Et là, c'est le drame, il n'existe pas en numérique !!! WTF !
Par ici la bonne pâtée !
lessaisonsdeletrange.com/les-ebooks?fbclid=IwAR1MEj5wFebF-emCs-OBPjO99WS0HaKHnNu2dP02v1l6lxy4zAAiY2ohHOM
Si si il existe en numérique tu vois 😋
J'avais été voir sur 7switch et j'avais fait une recherche au titre et à l'Autrice sans succès…
Y a pu la.
Merci
Je ne sais pas vraiment si les années 80 me font rêver mais ça a l'air sympa en tout cas 🙂
Rêver non mais il y a un brin de nostalgie perso 😉
Je viens de terminer Espérer le soleil, dis donc c'était bien ^^ j'ai un peu honte de l'avoir laissé dormir dans ma PAL quelques années mais au moins je me dis qu'il doit y avoir plein de petits trésors comme ça qui m'attendent
C'est tellement ça ! De belles découvertes qui nous attendent peut être à chaque lecture.
Tente Hante Voltige, l'univers est différent mais le style de l'autrice est toujours là 😉
Pourquoi pas! Je suis pas entièrement convaincue par l'idée mais ça peut se tenter!
Je ne sais pas si c'est ton style mais la plume de l'autrice vaut le détour 😉