
Funestrelles, des brigands sans scrupules qui voudraient le voir reprendre son trône, l’ancien roi Gésill n’a plus goût à rien.
Brume jour de poixVentée jour de souffleOre jour d’orageGrésil jour de grêleNive jour de neigeGelée jour de glaceFonte jour de pluieet silence de nuit
Rocaille est pour moi un premier roman réussi et prometteur, qui allie fantasy et satire social. Ce roi mort, privé de tout pouvoir aussi bien magique que politique, découvre l’envers du décor loin de son château et de ses privilèges. Il va ainsi côtoyer la vie de ses sujets : la malnutrition, les maltraitances, les rapports mafieux mais surtout, la vraie histoire des rois verts et les secrets derrière leur magie végétale. Tout les leçons qu’il a sagement absorbé durant toute sa vie sans les remettre en question, vont voler en éclats. Et à coté de ce roi zombifié, on rencontre le dernier magistre de Rocaille. La dernière personne capable de magie dans ce pays désolé est un jeune homme solitaire au passé dur qui vit au jour le jour. Et pour regrouper toutes ses personnages improbables, les Funestrelles, célèbre famille du crime organisé à Rocaille aussi intéressée par le marché noir que par la production d’alcool. C’est une galerie de personnages bigarrés et tout en nuances de gris. On est loin du bon et des méchants, chacun à sa part d’ombre et ses propres intérêts.
Ironique, songea Gésill, que les Funestrelles viennent secourir un roi. Groupe criminel, dissident, voleur et meurtrier, tourment de la royauté et destructeur de noblesse. La plus infâme lignée de la Rocaille avait ressuscité son souverain et s’échinait à le replacer sur le trône.
C’est une récit de fantasy baroque en forme de huis-clos : personne ne quitte la Rocaille. Un roman original de par son univers qui tient pas mal de la fable ou du conte avec ce petit rien parodique qui est particulièrement plaisant. Dans un univers dans la lignée de celui d’Ariel Holzl et de ses sœurs Carmines mais dans un registre plus adulte, Pauline Sidre nous propose un récit très bien construit qui amène petit à petit le lecteur à découvrir la Rocaille et ceux qui y vivent. Sans tomber dans l’excès de détails, même si sur certains points on aurait aimé plus d’explications, l’autrice arrive avec une chronologie éclatée à retracer l’histoire de La Rocaille, de ses rois verts et des magistres. J’avoue que la construction du récit m’a surprise et m’a beaucoup plu. J’aime de plus en plus ces récits non linéaires, je trouve que c’est une très bonne manière de prendre le lecteur par surprise et de l’obliger à suivre le récit pas à pas sans trop se projeter vers la fin, en bref c’est très accrocheur.
La Rocaille. L’immense plaine nue qui courait tout autour du château, étendue de roche et de terre à peine troublée par quelques arbres rachitiques et quelques cabanes vacillantes. Le vent aplanissait cet espace sans vie, la pluie et les grêlons le creusaient jour après jour. Aucune plate, aucune fleur, aucune herbe n’y poussait. Aucune tache de couleur qui rompait la monotonie grise.
Au loin, dans l’aurore sale, Gésill devinait les contreforts de son pays : la Sdière, les montagnes où s’étaient autrefois retranchés les derniers magistres. Une roche tailladée, fissurée, plus ancienne que le reste du monde, barrage naturel à un horizon dont on ignore tout.
Les éditions Sillex m’ont une fois de plus bluffé avec un livre à l’univers original qui arrive avec une belle aura due dans un premier temps à la superbe couv’ de Cindy Canévet et ensuite aussi bien à ce récit envolé avec une touche de cynisme de Pauline Sidre et qu’à un rendu de qualité de l’édition du livre. Un très beau travail d’équipe qu’on ne peut que saluer et souhaiter qu’il continue encore longtemps.
Si vous aussi vous avez envie de lire Rocaille de Pauline Sidre, le financement participatif est en cours sur le site de Projets Sillex. Et par la même occasion si vous avez envie de lire Face au dragon d’Isabelle Bauthian et/ou Madharva de Mathieu Rivero profitez en 😉

Un immense merci pour ce bel avis ! J'étais d'autant plus impatiente de connaître ton point de vue que je suis ton blog depuis quelques années^^. Je suis ravie que ce premier roman t'ait plu, entre autres pour sa construction éclatée qui est quelque chose que je développe souvent dans mes écrits. Et merci également pour la comparaison avec Ariel Holzl (dont j'adore les écrits), ça me touche beaucoup !
Merci à toi de suivre le blog, ça me fait également très plaisir !
Oui j'ai beaucoup aimé cette narration éclatée dans le temps. Je trouve que ça désarçonne le lecteur juste ce qu'il faut à chaque fois et que ça apporte plein d'infos sur le récit que l'on a hate d'avoir à chaque fois.
Et puis félicitation à toi ! le roman est financé et ça c'est le plus important 😉
Merci pour cette chronique. Tu sais y faire pour donner envie d’aller voir plus loin que la couverture des romans. Bonne semaine à toi
Merci beaucoup 😉
Il est super ce roman, je recommande 😉
Clairement la couverture et le pitch donnaient déjà bien envie mais avec un tel avis comment ne pas être convaincu!
J'espère que tu le liras, je pense que ce style devrait te plaire 😉