Deadline et Red Flag de Mira Grant : l’apocalypse zombie continue 🧟‍♂

Chronique de circonstance : aujourd’hui je vous parle de Feed tome 2 et 3 : Deadline et Red flag de Mira Grant. La suite de la trilogie Feed de Mira Grant. En plein confinement, il me semble que cette lecture est d’actualité.

 

Pourquoi regrouper deux tomes dans une même chronique ? Parce si le tome 1 de cette trilogie peut faire office de one-shot, la suite est une duologie : quand le tome 2 est fini pas d’autre choix que d’attaquer le 3. Je regroupe donc ces deux tomes dans une même chronique.

 

Petit avertissement à l’attention de ceux n’ayant pas lu l’excellent tome 1 (chronique sur le blog), même en faisant le maximum d’effort, cette chronique risque de vous spoiler le tome 1 donc je vous propose de ne lire que la conclusion 😉

 

 

Feed de Mira Grant, le tome 1 de cette trilogie, avait été un énorme coup de cœur. Acheté par hasard en librairie, je l’avais dévoré en quelques jours et avait été impressionnée par l’originalité du traitement de l’autrice aussi bien d’une pandémie, du post-apo et que des zombies. Car il ne faut pas te tromper, lecteur.rice, même si Feed se sont trois romans sur les zombies, ce sont également et même avant tout des romans qui se veulent le reflet d’une société contrainte de changer radicalement après l’arrivée d’une pandémie. Ce reflet, il se fait à travers le regard des nouveaux journalistes : Les blogueurs. 

 

Dans le tome 2 : Deadline nous retrouvons, quelques mois après la campagne présidentiel, l’équipe du blog Après la fin du monde (comme un titre pourrait-il être plus approprié) qui a du mal à se remettre des évènements qui l’ont jalonné. Shaun Mason, pratiquement en orbite, s’est juré de faire la lumière sur les manigances qui se sont faites jour lors de leur reportage sur les élections et certains fils vont se délier d’eux-même lorsque qu’une chercheuse du CCPM va venir frapper à la porte de leurs bureaux. 

 

Deadline et Red Flag se suivent directement ou presque. Le cliffhanger à la fin de Deadline est juste hallucinant et à la hauteur de ce tome tout en tension. Très bien rythmé, ce tome est une longue fuite en avant où les révélations se font de plus en plus claires jusqu’à l’inacceptable. Qui dit la vérité et qui se cache derrière des prérogatives obtenu lors de l’apocalypse zombie ? Dans un monde, où plus personne ne fait confiance à personne (tout le monde étant un infecté en puissance), certains pouvoirs sont presque tout puissants car sensément là pour protéger la population.

 

Dans Red Flag, le tome 3, le récit est séparé en deux lignes de narration. Un tome où la tension est plus diffuse et où les relations entre les différents membres de l’équipe d’Après la fin du monde se tendent, jusqu’à la rupture ? Ce dernier tome est celui de toutes les révélations pour notre équipe de journaliste et la vérité, toute la vérité, n’est pas facile à vivre pur tout le monde. Alors que l’Amérique tremble une fois de plus sous les assauts du virus Kellis-Amberlee, l’autrice nous propose une fin en feu d’artifice. 

 

Ce qui est bien avec le virus Kellis-Amberlee, c’est qu’il ne s’attaque qu’aux mammifères. Réfléchissez-y une minute. Vous imaginez un calamar géant infecté ? Ça serait comme la catastrophe de Sea World en 2015, mais cette fois avec des tentacules en plus. Ça fait frémir, non ? Si ça ne suffit pas pour vous inquiétez, qu’est-ce que vous dites de ça : le crocodile moyen dépasse largement le seuil de réplication. Ouais. C’est bien ce que je pensais.
Ce qui est moche avec le virus Kellis-Amberlee, c’est qu’il s’attaque à tous les mammifères. De la plus petite souris des champs à la plus grande des baleines bleues (à condition qu’il en reste au fond des océans), si c’est un mammifère, il est porteur du virus. Autrement dit, si on découvre un remède, il devra être efficace sur tous les mammifères, parce que, dans le cas contraire, il est toujours possible que Kellis-Amberlee subisse une mutation et revienne pour un deuxième essai. Des roublards, ces virus. Au moins avons-nous appris à vivre avec la forme actuelle de la maladie. Je ne sais pas combien de temps il nous faudrait pour nous adapter si elle changeait brusquement les règles du jeu.

Conspirations, journalismes d’investigation, manipulations génétiques, laboratoires clandestins, toute-puissance du corps médical : on peut dire que Mira Grant n’y va pas avec le dos de la cuillère, mais en plus elle arrive a nous offrir un récit solide et bien ficelé. J’ai particulièrement aimé sa description de la pandémie due à la combinaison de deux virus : dans ce monde d’après l’apocalypse zombie, l’humanité a vaincu le rhume et le cancer mais mourir dans votre lit d’une crise cardiaque veut dire que vous pouvez décimer votre famille dans la foulée. Dans la même lignée que WWZ de Max Brooks, c’est le fond qui est passionnant : qu’est devenue la société après l’apocalypse, comment vit-elle, comment évolue-t-elle ? et surtout : comment à évoluer l’information et le journalisme alors que lors de la fin du monde précédent les médias traditionnels ont failli à avertir la population à temps.

En plus d’une narration très bien menée, chaque début de chapitre (ou presque) est un extrait d’un des blogs personnels des nos journalistes qui apportent une autre vue de la situation ou des informations sur le Jour des Morts, l’ensemble est franchement passionnant.

En bref, Deadline et Redflag sont deux très bonnes suites. Pas de coup de cœur pour moi cette fois-ci mais une impression que l’autrice a su réinventer le thème des zombies en nous présentant une trilogie bien construite, originale et toute en tension. Lors de certains passages c’est tout juste si le lecteur ne se sent pas obliger de retenir sa respiration pour ne pas faire de bruit. Une lecture que je recommande chaudement. Une certaine ressemblance avec une situation actuelle n’est peut-être pas fortuite !

 

Les trois tomes de la série sont disponibles en numériques :

• Feed de Mira Grant
• Deadline de Mira Grant
• Red Flag de Mira Grant