Nouveau roman de Science-Fiction pour Olivier Bérenval qui après le Space Opera avec Nemrod s’attaque au Planet Opera avec Le Janissaire. Bien que les deux romans se situent dans le même univers, ils sont indépendants et peuvent donc être lu sans ordre particulier. Personnellement, j’ai lu Nemrod à sa sortie (non ne cherchez pas, je ne l’avais pas chroniqué sur le blog) et j’étais curieuse de retrouver le même univers.
Khataï est une planète perdue au bout de l’univers. Elle appartient à la Communauté, l’empire galactique réunissant l’humanité qui a essaimé dans les étoiles.
Lorsque il y est envoyé pour enquêter sur l’assassinat d’un haut dignitaire, le janissaire Kimsè ne doute pas un instant qu’il résoudra l’affaire. Surentraînés, les janissaires forment l’élite des investigateurs de la Communauté, redoutés pour leur efficacité proche de l’inhumanité.
Mais alors que Kimsè progresse dans une enquête de plus en plus troublante, il réalise que Khataï est aussi un monde de légendes où une rébellion insaisissable gagne du terrain. Confronté aux mystérieux habitants de cette planète, il découvrira une vérité insoupçonnée…
L’Humanité a conquis les étoiles et des siècles plus tard, un énorme empire galactique tient sous sa coupe des milliers de mondes. Des mondes terraformés par d’énormes vaisseaux d’ensemencement envoyé dans le cosmos à la recherche de planètes habitables. Dans ce futur, l’Humanité ne fait pas dans la dentelle et chaque monde potentiellement habitable avec des ressources utilisables et terraformé et les embryons contenu dans les vaisseaux sont génétiquement modifiés pour leur permettre de s’adapter à leur nouvel environnement. Dans cette immense échiquier galactique, Khataï n’est qu’une planète d’importance secondaire, cependant le meurtre d’un haut dignitaire sur son sol va contraindre les hautes instances administratives à faire appel à l’ordre des Janissaires. Un ordre spécialisé dans les résolutions de problèmes sécuritaires et plus particulièrement l’identification de tout signe de sédition. La Communauté et Antiterra ne supporte aucune velléité d’indépendance. Dans ce cadre, l’enquête du Janissaire Kimsé commence. L’aura de mystère et l’absence quasi totale d’indice qui entoure ce meurtre font que l’enquête semble s’enliser dans les sables de la planète.
Le Renseignement est vital pour l’administration des exoplanètes colonisées. Nous devons connaitre notre ennemi et les forces en présence, si bien qu’eussions-nous mille révoltes à affronter, mille fois nous serions victorieux.
Olivier Bérenval nous propose une narration selon deux points de vue : celui du Janissaire et celui de Nourgehan, jeune technicienne réparant des IA et vivant avec ses frères et sœurs au seuil du désert de Kataï. Un va et vient qui au début retranscrit des quotidiens à l’opposé l’un de l’autre pour au fil des pages se mêler. Comme pour Nemrod, Olivier Bérenval décrit un excellent background pour son récit. J’aime particulièrement l’histoire des vaisseaux d’ensemencement et des modifications génétiques apportés aux humains pour qu’ils s’adaptent aux nouveaux environnements. De même, les liens familiaux et la construction des cellules familiales est très intéressante : distinction entre « vrais-nés » et les néotènes par exemple. Ce sont clairement les points forts du récit. Le vocabulaire peut parfois faire un peu peur, mais dans l’ensemble le récit est tout à fait accessible.
La regrettable erreur de jugement du Neuronetz entraina la destruction de la quasi-totalité des IA. Celles dont l’anima ne fut pas effacée par les frappes positroniques des humains se replièrent dans une dimension virtuelle dénommée l’Axiomatique. Plusieurs centaines d’années s’écoulèrent avant que le contact ne soit rétabli entre les hommes et les Sentients.
Pour moi, ce roman serait vraiment passionnant avec des personnages plus attachants. On manque totalement d’empathie envers le personnage du Janissaire, tout comme pour bon nombre de personnages secondaires et cette distance avec le lecteur fait que l’on se soucie peu de ce qui peut leur arriver alors que l’on a envie d’en savoir plus sur Katai et la Communauté. Une dichotomie qui perdure tout le roman : d’un coté une histoire planétaire et galactique fouillée qui interpelle le lecteur, de l’autre des personnages qui peinent à nous intéresser à leurs passés et à leurs tribulations.
Et pourtant, c’est un récit nerveux, où s’entremêlent avancées technologiques et mystère à l’échelle planétaire. Bref, vous l’aurez compris, durant toute ma lecture, j’ai navigué entre plaisir de découvrir un univers SF bien construit et frustrations devant des personnages peu développés et des relations entre eux manquants de finesses. J’aurais aimé, je pense, que comme dans BIOS de Robert Charles Wilson, le personnage principal soit la planète et que l’histoire tourne autour d’elle. Au final, Le Janissaire reste un bon récit de SF sur fond d’enquête policière. Cependant pour moi, il manque plusieurs éléments pour que le récit soit complètement accrocheur.
J’étais curieux, notamment à cause de la superbe couverture mais je crois que je ne vais pas en faire une priorité
Les couv’ de cette collection chez Mnémos sont une vraie réussite, moi aussi j’aime beaucoup !
Tu me rappelles que je suis hyper en retard sur le challenge ABC 😱👀.
Comme j’aime beaucoup le format « enquête prétexte pour découvrir un univers SFFF hyper intéressant », je me le note. Mais je t’avoue que si je ne peux pas me lier aux perso, ça va être compliqué 😅.
M’en parle pas, il faut que je fasse un point mais je suis pas en avance non plus 😓 mon sentiment reste très ambivalent avec ce livre…
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Dommage que les personnages ne suivent pas l’univers… j’étais à moitié intéressé, je crois que je vais le laisser de côté.
Oui c’est vraiment dommage, l’univers en lui-même est très intéressant 🧐
Dommage pour les personnages ! Je vais passer mon tour pour le coup.
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