A l’occasion du 100e anniversaire de l’auteur polonais Stanislas Lem, les éditions Actes Sud ont publié en Septembre dernier trois livres de l’auteur. Dans la collection Exofictions : le recueil de nouvelles Les aventures du pilote Pirx et dans la collection Babel : Solaris, le bestseller de l’auteur et Le congrès de futurologie.
Dans cette chronique, je vous parle de l’étonnant recueil de nouvelles que j’ai eu le plaisir de lire : Les aventures du pilote Pirx. Un recueil inédit de dix nouvelles avec le même personnage principal, le pilote Pirx.
Les aventures d’un pilote spatial hors du commun, dont les missions extraterrestres sont marquées du sceau de la catastrophe. De sa formation de cadet au commandement d’un vaisseau, ce recueil, publié pour la première fois dans les années 1960, traduit dans le monde entier mais inédit en France et publié à l’occasion du centenaire de la naissance de Stanislas Lem, montre toute l’étendue du génie de son auteur et révèle enfin au public français les tribulations drolatiques et philosophiques de l’un des personnages les plus attachants de l’histoire de la science-fiction.
Ce recueil bien que relatant les aventures spatiales d’un même personnage ne présente pas les textes dans un ordre chronologique. Les nouvelles ne sont d’ailleurs pas forcément simples à situer les unes par rapport aux autres si ce n’est celles se situant lors des études de pilotage du cadet Pirx. Il y a un coté SF old school très présent avec quelques défauts, notamment sur la place des femmes, mais sans le coté complètement dépassé que l’on retrouve parfois en lisant des romans de SF des années 60. Les réflexions développées m’ont semblé toujours pertinentes avec un coté vintage attachant et un ensemble dont la cohérence m’a beaucoup plu.
Les aventures du pilote Pirx est un recueil de nouvelles de SF « réaliste » auquel l’auteur s’attache tout au long des différents récits qu’il nous propose. Chaque nouvelle (ou presque) pourrait basculer dans la SF pleine de petits hommes verts (ou gris), dans le bizarre inexplicable ou dans l’étrange à la X-files mais à chaque fois, Stanislas Lem propose une autre solution, une solutions scientifique, aux faits présentés. Chaque récit est intelligemment construit et, bien que certaines nouvelles soient particulièrement bavardes, je les ai trouvé toutes pertinentes.
Les romans de science-fiction ? J’adore, bien sur, mais seulement les mauvais. Ou plutôt, ceux qui sonnent faux. A bord j’en ai toujours quelques-uns sous la main, je les lis à mes moments perdus, ne serait-ce quelques pages au milieu, puis je les repose.
Parmi les nouvelles qui m’ont le plus plu : le test, Terminus, l’accident et le récit de Pirx. Des récits étonnants où Pirx est une sorte d’anti-héros qui par son pragmatisme et ses réflexes, se sort des situations qui pourraient sembler inextricables. Chaque fin est une claque inattendu pour moi ce qui en fait des nouvelles très réussies.
Le seul bémol du recueil est des descriptions parfois trop longues ou peu claires. J’ai typiquement eu ce problème en lisant la nouvelle Le réflexe conditionnel ou le procès. il est difficile parfois de se représenter l’ensemble des éléments que l’auteur nous présente.
Dans chacune de ses nouvelles Stanislas Lem questionne sur les effets de la solitude des voyages spatiaux, sur les intelligences artificielles et sur le coté rationnel de phénomènes qui pourraient passer pour paranormaux. Il interroge également sur les chaines de commandement et la manière dont les décisions doivent être prises dans les moments critiques ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant.
Pirx est un personnage attachant bien que pas toujours très sympathique. Intelligent sans être le premier de la classe, c’est le pilote plein de bon sens et d’humanité. La science est mise en avant dans chaque nouvelle du recueil, les récits sont intelligents, une sorte de Hard SF old school et accessible que j’ai trouvé franchement plaisant à lire.
L’inquiétude de Pirx grandissait. Il avait fait tout son possible pour identifier cet étonnant objet volant, mais n’avait pas avancé d’un pas. Immobile, tandis que ses mains commençaient à s’engourdir sur les leviers, il se dit que cela avait dû arriver aux deux disparus. Ils avaient vu ce point lumineux, essayé d’obtenir son CQD, pensant avoir affaire à un vaisseau étranger – et comme il ne répondait pas, ils s’étaient lancé à sa poursuite, de plus en plus vite.
Au final, une très bonne lecture. Les aventures du pilote Pirx est un recueil de nouvelles de SF vintage mais pas daté très agréable à découvrir. Après avoir lu ce recueil et Solaris, j’ai très envie de lire Le congrès de futurologie du même auteur !
Les aventures du pilote Pirx de Stanislas Lem
Paru aux éditions Actes Sud Exofictions
Traduction : Charles Zaremba
Quand j’avais vu recueil de nouvelles, je m’étais dit zut pas envie de changer de personnages/lieux à chaque fois, du coup le concept de garder le même change totalement la donne et me donne envie de m’y intéresser car le thème de la vie à bord m’a toujours fascinée. Je note, merci !
C’est ce que j’ai bien aimé dans ce recueil, même si chaque nouvelle se passe dans un lieu différent, c’est toujours le même personnage qui est présent. Et puis le coté SF old school m’a beaucoup plu car il tient la route 😉
Il est dans ma P.A.L. Un de plus, devrais-je dire… Ta chronique le fait remonter de quelques places. Merci.
Il faut aimé la SF version old school mais le soin du détails de Stanilas Lem vaut le détour et j’ai beaucoup aimé son personnage !
Le style old school, cela me plait bien généralement.
Alors il est fort possible que ce recueil te plaise XD
J’ai bien cru que tu allais me faire changer d’avis et me motiver à relire du Stanislas Lem. Mais « il est difficile parfois de se représenter l’ensemble des éléments que l’auteur nous présente », ça me rappelle trop ma mauvaise expérience avec « Solaris », je crois que je ne vais pas prendre le risque. 😅
J’ai du mal à me laisser tenter quand tu nous parles de descriptions longues et d’éléments difficiles à se représenter alors que le format nouvelle ne devrait pas s’encombrer de cela… Je ne suis pas certaine que ce soit pour moi.