Le pays sans lune de Simon Jimenez

Deuxième et dernier rattrapage pour le Prix Planète SF 2023, Le pays sans lune est le deuxième roman de Simon Jimenez publié en France dans la collection Nouveaux Millénaires des éditions J’ai lu. One-shot de Fantasy, c’est un roman à la narration atypique qui nous donne rendez-vous dans le public du théâtre inversé pour nous conter la légende du Vieux Pays et de la chute du trône de la Lune.

Dans le Vieux Pays, le peuple souffre sous la domination du Trône de la Lune. L’empereur et ses fils monstrueux – les trois Terreurs – saignent la terre et oppriment leurs sujets grâce aux fantastiques pouvoirs qu’ils ont hérités de la divinité enfermée sous leur palais.
Mais aucune divinité ne peut être contenue éternellement.
Avec l’aide de Jun, un soldat brisé par son passé, et de Keema, un paria qui se bat pour son avenir, Elle s’échappe de Sa prison royale. Et tous trois s’embarquent dans une quête de vengeance et de liberté, pour eux-mêmes mais aussi pour tous ceux qui souffrent sous le joug du Trône de la Lune.

Le pays sans lune est un roman à la narration multiple où se mélange les points de vues et les narrateurs. A la fois récit du Vieux Pays et de la chute du trône de la Lune, c’est aussi celui du théâtre inversé : lieu hors de l’espace et du temps où un autre personnage se rappelle cette même histoire d’après les légendes contées par sa « lola ». Cette narration qui au début, semble décousue, se révèle au fil des pages le coté le plus impressionnant de ce roman. L’auteur nous fait naviguer entre présent et passés plus ou moins lointains, pour littéralement tisser une toile de récits.

« La Lune et l’Eau, divinités patronnesses des artistes et des danseurs, aimaient toutes la scène, et c’est pourquoi elles ont créé la leur : une pagode si haute qu’elle traverse les anneaux célestes, à l’intérieur de laquelle se déroulaient les spectacles des siècles. Le récit d’histoires au-delà de mon savoir »
[…]
« Par les rêves, a-t-elle répondu, le mégot de cigarette dans sa main. Un sommeil profond, dans des eaux plus profondes que celles dans lesquelles ton esprit rêveur a jamais nagé auparavant. C’est tout. Des rêves, et de la chance. Et quand tu arrives, on te narre un conte du Vieux Pays; le bon conte au bon moment. »

Il y a fort longtemps, la population du Vieux pays était écrasé sous la dictature sanglante de l’Empereur du trône de la Lune et de ses trois fils « Les Terreurs ». Dotés de pouvoir fantastiques hérités de la divinité emprisonnée sous leur palais, le pouvoir de l’Empereur et des trois Terreurs va chanceler lorsque celle-ci va réussir à s’enfuir de sa prison. Commence alors une course poursuite à travers le Vieux Pays entre l’Impératrice tout juste libre aidée de Jun, l’un des fils de la Première Terreur et de Keema de la tribu Deware et les Terreurs. Une épopée aux gouts de recherche de liberté, de rédemption et de vengeance.

Servi par de courts chapitres qui s’enchaînent rapidement, le roman de Simon Jimenez est un page turner. J’ai particulièrement apprécié les multiples point de vue, du héros au simple protagoniste, que l’auteur nous fait découvrir. C’est une histoire qui parle des histoires et qui nous décrit des personnages complexes avec un ton très juste. C’est aussi un roman qui se mérite avec son worldbuiding foisonnant et sa structure narrative étonnante. Personnellement, même si j’ai su apprécié ses qualités, j’ai eu beaucoup de mal à me passionner pour ce riche récit de Fantasy. Peut-être une question de moment pour sa lecture. Elle m’a cependant donné envie de me plonger dans son précédent roman de SF Cantique pour les étoiles qui me semble plus correspondre à mes envies de lecture du moment.

Le pays sans lune de Simon Jimenez

paru dans la collection Nouveaux Millénaires des éditions J’ai lu.
Traduction : Patrick Dechesne

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