💜 La troisième griffe de dieu d’Adam-Troy Castro

La troisième griffe de dieu d’Adam-Troy Castro est la suite du livre Émissaires des morts paru en Janvier chez Albin Michel Imaginaire et est le deuxième tome de la trilogie Andrea Cort. J’avais eu un très gros coup de cÅ“ur pour Émissaires des morts, d’autant plus que l’édition augmentée proposée par Albin Michel Imaginaire est vraiment une belle entrée dans l’univers de l’auteur. J’avais hâte de lire la suite de la série d’Adam-Troy Castro.

En choisissant ses nouveaux maîtres, Andrea Cort a été bien récompensée : elle est devenue Procureure extraordinaire pour le Corps diplomatique de la Confédération homsap. Enfin libérée de la plupart des liens hiérarchiques, elle n’a plus à rendre compte de ses déplacements. Invitée par la famille Bettelhine – des marchands d’armes qui sont moralement complices de nombreux massacres et génocides –, elle se rend sur Xana. Andrea méprise les Bettelhines, mais la curiosité est plus forte : elle aimerait savoir ce qu’ils lui veulent. A peine arrivée au port orbital, des assassins tente de l’éliminer avec une arme extraterrestre vieille de 15 000 ans : la troisième griffe de Dieu. Une arme aux effets effroyables. Piégée dans un ascenseur spatial, Andrea va devoir mener l’enquête la plus périlleuse de sa carrière.

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé le personnage d’Andrea Cort au début de ce deuxième tome de la série du même nom. L’évolution du personnage tout le long du tome 1 était particulièrement bien menée et j’étais curieuse de découvrir la suite de son histoire. Au début de La troisième griffe de dieu, on retrouve Andrea devenue Procureure extraordinaire pour le Corps diplomatique de la Confédération homsap. Elle peut maintenant choisir elle-même ses missions et c’est accompagné de Oscin et Skye qu’Andrea débarque sur la station orbitale de la planète Xana, propriété de la famille Bettelhine dont l’empire repose sur la fabrication et la vente d’arme. Invitée spéciale du chef de famille, Andrea est venue sans savoir pour quelle raison les Bettelhine requéraient sa présence. Mue par la curiosité mais toujours sur la défensive, le trio est à peine arrivé sur la station, qu’Andrea est victime d’une tentative d’assassinat à l’aide d’une arme extraterrestre vieille de plusieurs millénaires. Encore une fois, dans quoi Andrea a-t-elle mis les pieds ?

Ce deuxième tome est construit comme un huis clos spatial où notre procureure spéciale de choc va devoir enquêter pour démêler les fils d’une intrigue entre réminiscence de son passé et troubles politiques sur Xana. L’intrigue en elle-même est assez classique (le truc du huis-clos, c’est pas nouveau) : un lieu, plein de suspects, des personnes mentent (beaucoup) et Andrea Cort va encore une fois devoir faire le tri dans les dires de chacun afin de faire émerger un peu de compréhension dans un océan de non-dits. Impossible de ne pas comparer avec Agatha Christie et son célèbre roman Le crime de l’orient express qui est surement un des huis-clos policier les plus connu (et le plus réussi). Avec La troisième griffe de dieu, Adam-troy Castro nous propose un huis-clos spatial avec autant de suspense et de rebondissements que la reine du crime presque 90 ans plus tôt mais avec quelques subtilités supplémentaires comme des espèces extraterrestres, des technologies vieilles de milliers d’années et un duo d’insepts qui donnent aux interrogatoires un tout autre point de vue.

« maitre, vous êtes radieuse ! »
Deux pensées contradictoires me traversèrent l’esprit ; la première : foutaise ; la seconde, de surprise et de honte mêlées : ah bon ? Malgré moi, la seconde l’emporta, et je me sentis rougir. « Merci.

Encore une fois, c’est le personnage d’Andrea Cort qui porte l’histoire et qui accessoirement la raconte. Adam-Troy Castro a un talent certain pour tenir le suspense d’un récit et scotcher le lecteur page après page. De révélations en confidences, j’ai adoré la dynamique entre Andrea et Les Porrinyard (franchement, je trouve le personnage d’Andrea encore plus intéressant quand elle interagit avec le duo). Personnellement, j’ai complètement accroché à ce tome 2, assez différent du premier dans sa structure. Je trouve rare de voir un personnage évolué à ce point en deux romans tout en gardant une personnalité forte et tranchée mais surtout ses convictions intactes. Pugnace et intelligente, elle mène l’enquête tambours battants et c’est excellent.

Dès qu’un silence s’installa, je pris la parole.
« Quelqu’un dans cette pièce est un assassin. »
Philip Bettelhine avait blêmi, mais il ne se laissa pas démonter, je dois lui reconnaitre au moins ça.
« A part vous, vous voulez dire ? » fait-il d’une voix roque.

Les éditions Albin Michel on encore une fois accompagné le roman d’une nouvelle : Un coup de poignard. Cette fois-ci, la nouvelle se situe après le roman et elle propose clairement un élargissement de l’univers construit par Adam-Troy Castro que je trouve encore une fois bien trouvé et très intéressante. Donner autant de charisme et d’épaisseur à ses personnages est une vraie prouesse, ce qui donne à cette nouvelle un petit gout de prologue pour la suite des enquêtes de notre procureure extraordinaire.

Au final, sans grand suspense, ce tome 2 est également un coup de cÅ“ur. J’adore le personnage d’Andrea Cort et l’univers impitoyable que nous présente l’auteur. Un polar spatial qui se lit tout seul : suspense, intrigue, c’est à la fois déjà vu et en même temps complètement innovant. Le style d’Adam-Troy Castro est accessible et donne à son livre un aspect page-turner que je vous recommande très très fortement. Franchement cette série est une des meilleures que j’ai lu dernièrement. Je la mets au même niveau que Journal d’un Assasynth de Martha Wells c’est tout dire 😉

16 commentaires

  1. Merci pour ton retour qui m’a convaincu de lire la suite. Cependant, j’attendrai la version poche pour suivre les aventures d’Andréa Cort.
    J’avoue n’avoir pas été totalement conquis par le tome 1. J’ai pourtant fortement apprécié les nouvelles (et le personnage), mais moins le roman lui-même.
    En effet, j’ai eu beaucoup de mal à visualiser ce monde de cordes et de hamacs. Et l’intrigue ne m’a pas passionnée, du moins, pas autant que les romans d’Agatha Christie (les enquêtes d’Hercule Poirot). Je tenterai donc ce deuxième tome afin de me laisser convaincre et de me faire un avis définitif.

    • Je comprends. Le monde cylindre était particulièrement compliqué dans sa construction et dans son appréhension. Je peux te dire que dans la troisième griffe de dieu il n’y a pas cette complexité de lieu.
      Un roman très efficace mais au final assez simple dans son intrigue plus qu’Emissaires des morts.
      Plus qu’à croiser les doigts pour que le tome 3 soit également traduit en VF 🙂

  2. « Je la mets au même niveau que Journal d’un Assasynth de Martha Wells c’est tout dire »
    Moi qui suis convaincue à 2000% par Andrea Cort, cette phrase me fait trépigner d’impatience à l’idée de sortie Journal d’un AssaSynth qui est ENFIN arrivé dans ma PAL ^^

Laisser un commentaire