Tempus Fugit de Ketty Steward

Ketty Steward vient de publier une nouvelle dans le numéro de Février du magazine Samovar / Strange Horizon : Tempus Fugit. En attendant la réédition du recueil de nouvelles Confession d’une séancière (version augmentée par rapport à la précédente chroniqué sur le blog), n’hésitez pas à aller lire cette nouvelle où l’autrice nous parle du temps.

Il a suffi d’un post sur Piaille pour que je fasse ma curieuse :

J’aime ces lectures faites au hasard qui parfois s’avèrent de vraies pépites. Je me rappelle de ma lecture de la nouvelle Citoyen+ d’Audrey Pleynet lue par hasard et que j’avais trouvé excellente. C’est également le cas avec Tempus Fugit où j’ai retrouvé tout le talent de conteuse de Ketty Steward.

Tempus Fugit est une histoire de temps et plus exactement de temps qui s’enfuit pour les uns et ne semble pas passer pour les autres. Dans un futur plus ou moins lointain, le temps est une monnaie. Tout commence par une constatation : « J’ai pas le temps ! » mais pourquoi ? Une question entêtante qu’une citoyenne va tenter de résoudre en remettant en cause la mesure même du temps.

D’un autre coté, le milliardaire à l’origine des banques du temps. Deux temps en face à face : un qui s’accélère alors que l’autre ralenti ou alors est-ce l’inverse ?

Je cherche le moyen de mesurer le temps en échappant aux filets du temps mesuré ?

J’ai échoué à le percevoir dans mon corps, dans mon souffle et dans mon cœur.

Comment s’y prenaient les gens d’avant ?

Avant… 

Je n’ai jamais eu le temps de penser à ceux d’avant.

Avant le temps marchandise.

Avant les banques et le contrôle.

Avant la Temporalisation.

Une lecture où les mots roulent comme des bonbons avec un rythme très chantant que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire. Une nouvelle peuplée de citations, de poésie, d’expressions et de listes ayant pour point commun le temps. Certains passages sont assez magiques dans leur enchainement.

C’est une intuition qui, petit à petit, s’est imposée.

Si je n’ai pas le temps, ce n’est pas de mon fait.

Si je n’ai pas le temps, c’est qu’on me l’a volé.

Si j’en manque, c’est qu’il est ailleurs.

C’est que quelqu’un a réussi à m’en priver.

La structure même de la nouvelle est très bien pensée, j’adore ces lectures à différents niveaux entre l’histoire elle-même et ces petites digressions sur le temps qui jalonne la lecture.
Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment en lisant cette nouvelle que je vous encourage à découvrir vous-même par ici

Et si vous souhaitez lire d’autres nouvelles de l’autrice, un recueil est à paraitre le 24 mars aux éditions Goater illustrée par Saul Pandélakis

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