Manga : Wombs de Yumiko Shirai

Les éditions Akata continue leur programme d’édition de mangas SF au féminin après la série Nos temps contraires – Je ne te laisserai pas mourir de Gin Toriko (toujours en cours de publication) et Le siège des exilés d’Akane Torika, série en deux tomes, leur nouvelle série Wombs de Yumiko Shirai vient de paraitre.

Sur le blog, vous pouvez lire ma chronique de Nos temps contraires – Je ne te laisserai pas mourir tome 1 et un premier avis sur Le siège des exilés tome 1/2 en attendant ma chronique complète des deux tomes.

Wombs de Yumiko Shirai est une série de SF de style Planet Opera en cinq tomes (les cinq tomes sont déjà parus en VO) avec un récit étonnants qui mélange maternité, guerre et rencontres du 3e type. Le premier tome de la série m’a fait l’effet d’un ovni de SF avec un coté organique à la Kameron Hurley parfois un peu beurk mais avec un début de récit prometteur.

Wombs, tome 1

Quelque part, dans l’univers… Les Firsts se sont installés sur la planète Jasperia et l’ont terraformée. Ils ont cru pouvoir y vivre en paix. Mais à l’arrivée des Seconds, une terrible guerre est enclenchée. 
Vingt ans plus tard, et tandis que le conflit n’a pas faibli, Mana Oga est choisie pour intégrer une section spéciale de l’armée : « les forces spéciales de transfert ». Cette unité d’élite est composée exclusivement de femmes, dont l’utérus a été implanté par des fœtus parasites. Ces dernières développent alors une capacité unique, la téléportation, conférant à leur armée un avantage stratégique notable. 
Arrachée bien malgré elle à son quotidien, Olga va devoir s’entraîner, se former puis prendre part à une guerre dont elle ignore les véritables enjeux et implications… 

Sur Jasperia, la guerre dure depuis 20 ans entre les Firsts (les humains) et les Seconds (une race extraterrestre) : une guerre pour les terres cultivables et les matières premières de la planète. Mana Oga est une jeune provinciale qui vient d’incorporer une des sections spéciales des forces armées de Jasperia : la section de transfert. Pour gagner cette guerre, c’est une sorte de symbiose entre les humaines et une espèce endémique de la planète qui est utilisée permettant le transfert instantané des troupes. Ainsi les femmes sont devenues un rouage indispensable de l’armée.

Ce mélange guerre / maternité / science-fiction est assez étonnant et le background que l’on découvre au fur et à mesure de ce tome 1 semble prometteur même si, pour le moment, on ne sait pas trop où le récit va nous mener. De plus en plus d’autrice de science-fiction s’approprie le thème de la maternité pour en imaginer les évolutions aussi bien sociétalement que physiquement. Wombs se concentre sur l’idée que la maternité pourrait être une arme et que les femmes fertiles seraient une source précieuse, comme arme spéciale permettant un avantage critique dans la guerre sans merci qui ravage la planète.

L’introduction à l’univers des Wombs nous dévoile un récit de SF militaire où les Humains se battent pour protéger une planète qu’ils ont terraformé. Dans une style très « camera à l’épaule », Yumiko Shirai nous plonge dans le quotidien des jeunes recrues de la section de transfert. Entre maternité et guerre totale, le récit part à tout allure et sans temps morts. Ce premier tome 1 ne fait qu’entrapercevoir les batailles qui se déroulent. C’est avant tout une rencontre entre les jeunes recrues et les vétérantes de la section de transfert. Clairement intrigant, le tout servi pas un trait qui m’a parfois dérouté mais qui donne une vraie épaisseur à l’ambiance sur Jasperia : sombre et rude. Le seul bémol est que j’ai trouvé parfois difficile de faire la distinction entre les différents personnages.

Au final un premier tome qui percute le lecteur et qui donne envie de continuer la série pour savoir dans quelle direction l’autrice va développer son récit. Je peux d’ors et déjà dire qu’un manga de SF militariste au féminin me rend suffisamment curieuse pour avoir envie de lire la suite.

Wombs, tome 2

Mana Oga a participé à sa première mission offensive en tant qu’auxiliaire de transfert. Et malgré le succès de cette opération éclair, le contrecoup physique et psychologique est particulièrement rude pour la soldate… d’autant plus que depuis son dernier « envol », elle semble s’égarer dans le plan de coordonnées durant on sommeil. Dans cette autre dimension, la jeune femme fait d’étranges rencontres dont elle ignore la nature : démêler rêve et réalité pourrait se révéler plus compliqué que prévu !

Un deuxième tome qui commence dans la lignée du précédent. La guerre est plus concrète et la troupe de jeunes recrues connait ses premières batailles. L’autrice nous montre également plus largement la population humaine de la planète ou plutôt les factions qui se dessinent dans cette guerre que l’Humanité est loin de gagner. On en découvre un peu plus sur le transfert, le plan des coordonnées ou l’embryon mais de manière sporadique. La complexité de ce manga est à la fois intéressante (on sent un univers travaillé) mais pourrait aussi s’avérer être son plus gros défaut.

Les révélations se font attendre. Alors que le rythme du récit est toujours aussi punchy et que les personnages se découvrent plus largement ainsi que la relation des soldates de la section de transfert entretiennent avec l’espère endémique de la planète qui rend les transferts possibles. On reste un peu sur notre faim en ce qui concerne le volet plus politique de la guerre (pourquoi une telle haine entre les deux espèces) et les Second sont toujours plus ou moins dans l’ombre. Le tableau politique et historique n’est donc pas complet et on se demande vraiment comment mettre les morceaux ensemble.

Vous l’aurez compris, ce deuxième tome a été un peu frustrant pour moi. Sachant que la série ne comportent que 5 tomes, je m’attendais à plus de révélations et ce n’est pas vraiment le cas. Pourtant, l’univers me plait beaucoup et j’espère que l’autrice rendra le tome 3 plus accessible pour que les lecteurs s’approprie plus le récit de Mana et de la guerre des Firsts et des Seconds.

#SSW
#SSW

13 commentaires

  1. Mêmes sensations que toi, un très bon début avec un univers intrigant et un concept qui me plaît, puis le sentiment de m’embourber un peu, de trop rester dans le flou et au final de me perdre un peu avec le tome 2. J’espère vraiment que l’autrice va éclairci tout ça, sinon je serai terriblement déçue de ce flop…

  2. J’avais hésité à m’acheter le tome 1 en librairie quand j’étais tombé dessus avec un bandeau conseil de Catherine Dufour. Mais graphiquement je n’étais pas conquise et le sujet de la maternité étant assez problématique avec moi, j’ai préféré passer mon chemin. je pense finalement avoir bien fait même si le manga présente une originalité intéressante.

    • J’avoue que je ne l’aurais pas acheté pour les graphismes qui ne sont pas vraiment ceux que j’apprécie habituellement. Mais des mangas de SF au féminin il y en a peu et j’avais envie de tester ce récit (assez court en plus).
      Perso je pense que celui-ci tout comme Le siège des exilées qui traite aussi de maternité, sont spéciaux par les thèmes abordées et ne plairont pas à tout le monde.

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